Arrêté le 29 décembre 2020, l'historien et militant Maâti Monjib a obtenu, ce mardi 23 mars, la liberté provisoire, après 20 jours de grève de la faim. Dans l'après-midi, ses avocats ont confirmé cette décision rendue par le juge d'instruction, se félicitant de sa sortie de prison et remerciant celles et ceux l'ayant rendue possible. La mesure est par ailleurs conditionnée par l'interdiction à Monjib de quitter le territoire national, ainsi que le retrait de son passeport, le temps de parachever l'instruction toujours en cours. L'état de santé de l'historien était déjà affaibli par les précédentes grèves de la faim qu'il a menées, ainsi que son diabète et ses problèmes cardiaques. Depuis plusieurs jours, son comité de soutien a multiplié les appels pour sa remise en liberté, craignant de plus en plus pour sa santé et pour sa vie. En France, son épouse avait lancé également un appel au président Emmanuel Macron, lui demandant d'intervenir pour Monjib, qui porte la double nationalité. Poursuivi pour soupçons de «malversation» et de «blanchiment d'argent» à la suite de son arrestation, Maâti Monjib a été condamné à un an de prison ferme par le tribunal de première instance à Rabat, dans le cadre d'un autre dossier. En janvier 2021, ce verdict a été rendu pour «atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat» et «escroquerie», dans le cadre d'une affaire qui remonte à 2015. Cependant, les avocats de la défense et son comité de soutien ont insisté que ni eux ni Monjib n'ont été notifiés des délibérations et du verdict. Selon les avocats, cette condamnation expéditive aurait servi à maintenir le militant en détention pour l'affaire en cours, sans que la justice n'ait à trancher sur les suites du dossier. Article modifié le 2021/03/23 à 22h23