Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) a exprimé son rejet de «contrevérités» au sujet du verdict, rendu en première instance le 27 janvier à l'encontre de l'historien Maâti Monjib, pour «atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat» et «escroquerie». Pour le Conseil, il s'agit «allégations» qui «visent, de façon malhonnête, à politiser une affaire liée au droit commun et porter atteinte au respect dû à la justice». Dans un communiqué parvenu lundi à la MAP, le Conseil a fait part également de sa détermination à prendre «toutes les mesures juridiques pour garantir l'indépendance du pouvoir judiciaire et son impartialité et préserver la dignité et le respect des juges, qui reste, avant tout, un rempart et un droit pour le justiciable et la garantie fondamentale d'un procès équitable». A la suite du verdict, le Comité national de soutien à Maâti Monjib et aux six journalistes et militants condamnés avec lui pour les mêmes raisons avait dénoncé, dans un communiqué, «un procès politique» sans garanties qu'il soit équitable, par le fait que les dates de délibérations et du rendu du jugement ne soient pas communiqués aux concernés et aux avocats de la défense. Pour le CSPJ, les faits rapportés sont «délibérément dénaturés» par «une lecture sélective de faits prouvés dans le but de contester la légalité et la validité des procédures et faire croire à l'opinion publique nationale et internationale que les conditions d'un procès équitable n'étaient pas réunies pour l'accusé Maâti Monjib et que son droit à la défense n'a pas été respecté lors de la dernière audience, tenue en date du 20 janvier 2021». Selon le Conseil, «Maâti Monjib assistait de manière assidue aux audiences de ce procès, qui a débuté en 2015, et au cours duquel il était poursuivi en état de liberté provisoire pour les chefs d'inculpation d'atteinte à la sécurité intérieure et d'escroquerie, avant de décider de s'absenter au cours des cinq dernières audiences, et ce avant même son arrestation dans le cadre d'une autre affaire en cours devant le juge d'instruction pour des soupçons de blanchiment d'argent». Il souligne aussi que Monjib «a été ramené au tribunal le 20 janvier pour comparaître devant le juge d'instruction et après avoir quitté le bureau de l'instruction à 11h30, il n'a pas été ramené à la prison et est resté au tribunal, ce qui reflète le souci des autorités judiciaires compétentes de lui permettre d'exercer son droit d'assister à l'audience relative au procès de 2015, qui a débuté à 15h30, car bien qu'il soit en détention dans le cadre de l'affaire de blanchiment d'argent, il demeure en état de liberté dans le sillage de l'affaire de 2015, pour laquelle un jugement a été prononcé». La même source ajoute que l'historien a été «maintenu dans l'enceinte du tribunal en attendant qu'il exprime la volonté d'assister à l'audience, mais il n'a pas fait cette démarche, ni lui ni sa défense, malgré le fait qu'il soit informé de la date de l'audience, et malgré la présence de l'un de ses avocats à l'audience dans le cadre d'une autre affaire».