Après une absence de plusieurs mois, Mohamed Lamine Ould El Bouhali effectue une sortie médiatique essentiellement à l'adresse de la direction du Front Polisario. Une occasion pour le conseiller de Brahim Ghali et le chef des milices de réserve d'exprimer son désaccord avec la «guerre» que mène le mouvement contre le Maroc, depuis l'intervention du 13 novembre des FAR à El Guerguerate. «La nature des batailles ne correspond pas à cette conjoncture que ce soit de la part du Maroc ou concernant la qualité de la riposte. La riposte doit être forte et ayant un impact réel sur le terrain», estime l'ancien «ministre de la Défense» dans une interview accordée à un média du Front. «Soit nous sommes en guerre, soit nous ne le sommes pas du tout. Je vois la guerre dans tous ces états», a-t-il déclaré. Et d'ajouter que «la conjoncture actuelle est propice à une guerre sans répit contre le Maroc parce qu'il n'y a pas d'autre option devant le peuple sahraoui. Le Maroc ne comprend que la logique des armes». «La guerre totale finira par reprendre ses droits», a notamment prédit Ould El Bouhali. C'est la première fois qu'un membre de la direction du Polisario se permet de critiquer, bien que sur un ton modéré, l'«offensive» militaire contre les positions des Forces armées royales au Sahara, abondamment relayée par les médias du Polisario et de l'Algérie. La sortie d'El Bouhali, connu pour sa proximité avec le général Saïd Chengriha, n'est pas fortuite. Il s'agit d'une manière de pousser Brahim Ghali à passer à une phase plus agressive dans la «guerre» contre le Maroc.