Les camps de Tindouf vivent à l'heure d'une nouvelle altercation entre Brahim Ghali et son principal adversaire Mohamed Lamine El Bouhali. Le torchon brûle de nouveau entre Brahim Ghali et Mohamed Lamine Ould El Bouhali. «La dernière prise de bec entre les deux hommes s'est produite le samedi 10 février à l'occasion d'une réunion des chefs des régions armées du Polisario, tenue à Bir Lahlou», nous confie une source sous couvert d'anonymat. «El Bouhali n'a pas apprécié que le secrétaire général du Front couvre d'éloges la gestion du 'ministre de la Défense', Abdellah Lahbib, et salué les réalisations accomplies depuis sa nomination à ce poste.» Visiblement excédé par les propos de son supérieur hiérarchique, «l'Algérien, qui se sentait directement visé par les propos de Ghali, a pris la parole pour l'interrompre. S'en est suivi une longue et houleuse altercation : les deux se sont échangés des noms d'oiseaux, chacun accusant l'autre d'avoir failli dans la direction des milices», ajoute-elle. Des incidents de plus en plus fréquents Pour mémoire, Brahim Ghali était lui même 'ministre de la Défense' de 1976 à 1991. Quant à Ould El Bouhali, il a occupé ce poste à plusieurs reprises avant d'être évincé sans ménagement par Mohamed Abdelaziz au terme du 14e congrès de décembre 2015. Il a fallu une médiation des cadres du mouvement séparatiste pour apaiser la colère des deux adversaires et permettre de poursuivre l'ordre du jour de la réunion. L'agence officielle du Polisario et d'autres médias dans les camps de Tindouf ont tous relayé les «éloges» de Ghali à l'adresse du Abdellah Lahbib tout en passant sous silence la confrontation. Ce genre d'incident est pourtant de plus en plus fréquent. De profondes divergences séparent les deux hommes, amplifiées par une lutte pour mettre la main sur la contrebande et le trafic de drogue. Preuve en est les échanges de coups de feu entre les partisans des deux clans, dans les «camps d'Aousserd» en juillet 2017, forçant l'armée algérienne à intervenir pour calmer les esprits. Jusqu'à présent, Alger n'est pas parvenue à réconcilier Brahim Ghali et son chef des «forces de réserves».