Comme lors de l'adhésion du Maroc à l'Union africaine, le Polisario qualifie le rétablissement des relations entre le royaume et Cuba de «victoire» de sa politique. Une version qui ne fait pas l'unanimité dans les camps de Tindouf. Les partisans de Lamine El Bouhali, en conflit ouvert avec Brahim Ghali, parlent de «déception» et accusent la direction de «vendre des chimères» à la population. Le Polisario estime que la normalisation des relations entre Rabat et La Havane est une «victoire» et pour lui, et pour Cuba. C'est la position exprimée par son «ministre chargé des relations avec l'Amérique latine», Mansour Omar. Pour rappel, la reconnaissance de la «RASD» par le pouvoir de Fidel Castro, en 1980, avait été la cause directe de la décision du royaume de rompre ses liens diplomatiques avec l'île caribéenne. Transformer les défaites en de véritables «succès» est une tradition bien ancrée chez le Front Polisario. Pour mémoire, le mouvement séparatiste avait qualifié l'adhésion du Maroc à l'Union africaine, lors du 28ème sommet de la Ligue arabe, de «victoire de la cause sahraouie». Les partisans d'El Bouhali apportent un autre son de cloche Seulement, cette version ne fait pas l'unanimité dans les camps de Tindouf. Les partisans de Lamine El Bouhali, «l'ancien ministre de la Défense» en conflit ouvert avec le chef du Polisario, apportent un son de cloche totalement différent de celui de la direction. Ils évoquent plutôt une «déception», accusant Brahim Ghali et les siens de «vendre des chimères» à la population sahraouie. Pour eux, le timing de la normalisation des relations entre Rabat et La Havane «est porteur de messages» au Polisario, indiquent-ils dans un article non signé, publié par un média qui traduit souvent les positions radicales d'El Bouhali. Aussi réclament-ils une «révision» des liens avec Cuba et surtout une «évaluation» de la mission de «l'ambassade sahraouie»» dans la capitale de l'île caribéenne. Et de s'interroger si la qualité du travail accompli par la «chancellerie» du Polisario est à la mesure des sommes en «devises» qui lui sont consacrées, émanant du «budget de la trésorerie générale». L'auteur de l'article s'arrête là et a sciemment oublié de mentionner que ses «diplomates» sont payés par l'argent des contribuables algériens, sachant que le Front vit des aides internationales en provenance de ses alliés ou d'organisations humanitaires.