En chute libre dans les sondages et dans les urnes, Ciudadanos tente de rebondir en se faisant l'avocat du Polisario au Parlement. La formation de centre droit a repris à son compte des revendications de partis d'extrême gauche en agitant, dans une question écrite, la «responsabilité de l'Espagne en tant que puissance administratrice du Sahara occidental». La réponse de la part du cabinet Pedro Sanchez était claire. «L'Espagne se considère détachée de toute responsabilité internationale en matière d'administration du Sahara Occidental depuis la lettre adressée le 26 février 1976 par le représentant permanent de l'Espagne auprès des Nations unies au secrétaire général de l'ONU», a répliqué l'exécutif. «Depuis cette date, l'Espagne annonce la fin de sa présence dans le territoire du Sahara. L'Espagne ne figure pas en tant que puissance administratrice dans la liste des territoires non autonomes des Nations unies», rapporte le quotidien ABC. Le texte du gouvernement est identique à la réponse, en août 2020, à la question du sénateur Gorka Elajabarrieta de la formation indépendantiste basque EH Bildu portant sur la disparition, le 18 juin 1970, du Sahraoui Sidi Brahim Bassiri. Cette position de l'exécutif est parfaitement conforme aux déclarations de l'ancien ministre des Affaires étrangères, Josep Borrell. Pour mémoire, en octobre 2018, il avait soulevé l'ire des sénateurs de Podemos en affirmant que «l'Espagne n'est pas considérée comme la puissance administratrice du Sahara occidental dans les résolutions annuelles de l'Assemblée générale des Nations unie». En juin 2014, l'Audience nationale à Madrid avait affirmé que «l'Espagne demeure la puissance administratrice du Sahara occidental (…) jusqu'à la fin de la période de décolonisation». Une décision prise alors par le juge Fernando Grande Marlaska, actuel ministre de l'Intérieur au gouvernement de Pedro Sanchez.