Selon les résultats d'une enquête de rémunération réalisée par le cabinet Mercer, et révélée par la Vie Eco, les cadres marocains sont bien mieux rémunérés et plus courtisés que leurs homologues égyptiens, tunisiens et algériens. Le Maroc est aujourd'hui proche des standards de rémunération pratiqués dans les pays de l'Europe de l'Est, notamment en ce qui concerne les cadres, indique une étude réalisée pour le Maghreb par le cabinet Mercer, leader mondial en matière de conseil en Ressources Humaines en collaboration avec le cabinet Diorh, et rendue publique par la Vie Eco, la semaine dernière. Au Maroc, les cadres dont mieux payés que dans les autres pays de la région. La progression de la rémunération au Maroc serait liée, notamment, au niveau de responsabilité, bien que la vitesse de progression diffère d'un pays à l'autre. Le niveau de vie est également plus élevé au Maroc. Il faut compter aussi, parmi les raisons de cet écart, la présence de directions régionales des multinationales dans le Royaume chérifien. «Si la composition de la rémunération totale est assez similaire dans les divers pays, la proportion des indemnités est en moyenne plus importante au Maroc (20%) et plus faible en Tunisie (4%)», explique Ghislaine Laabi, responsable des enquêtes de rémunération au sein du cabinet Diorh dans un entretien à l'hebdomadaire marocain La Vie Eco. Les Marocains bénéficient beaucoup plus d'indemnités, de bonus variables et autres avantages en nature que leurs camarades maghrébins. Les cadres Marocains très loin devant les Algériens Selon l'analyse de Ghislaine Laabi, de manière globale, «en matière de niveau de rémunération et à niveau de responsabilité égal, les salaires les plus hauts sont proposés au Maroc.» Pour l'année 2011, les rémunérations des managers tournaient en moyenne autour de 16 600 euros en Algérie, 21 200 en Tunisie, 26 000 euros en Egypte et 34 000 euros au Maroc, rapporte la Vie Eco. Les responsables marocains en ressources humaines ont les niveaux de salaires les plus confortables du Maghreb, avec en moyenne 30 000 euros bruts annuels (334 000 DH). Concernant les postes d'encadrement, les salaires seraient de 11 600 euros par an en moyenne en Algérie, 15 100 euros en Egypte, 14 100 euros en Tunisie, contre 22 900 euros au Maroc. Enfin pour les postes d'exécution, les salaires seraient de 5 600 euros en moyenne en Algérie, 6 700 euros en Egypte et 8 100 en Tunisie, le Maroc est là encore en tête avec 8 800 euros. Les Egyptiens sont bien lotis puisqu'ils viennent en deuxième position à la suite des cadres marocains. Entre 2009 et 2011, la plus forte évolution du niveau de rémunération a été enregistrée chez eux «avec une progression à deux chiffres». Au contraire, les Algériens restent bons derniers pour tous les profils. Le printemps Arabe survenu en 2011 peut-il être considéré comme une cause non négligeable de la position supérieure du Maroc ? «Le climat de contestation et de revendication a été plus maîtrisé au Maroc» que dans les autres pays «où le contexte politique a eu un effet assez direct sur le secteur privé», estime Ghislaine Laabi.