Les cadres marocains sont les mieux payés en Afrique du Nord. C'est du moins ce qui ressort de l'enquête du cabinet d'études Mercer International, spécialiste en ressources humaines. C'est, au fait, chaque année que ce cabinet réalise des enquêtes de rémunérations internationales. Objectif : comparer les niveaux de salaires dans les différentes régions du monde. D'après cette étude, qui portait sur quatre pays nord-africains (Maroc, Algérie, Tunisie et Egypte), la deuxième position revient à l'Egypte, qui a connu néanmoins les plus fortes augmentations de salaires en 2011 (+11%), suivie de la Tunisie, puis l'Algérie. Ainsi, le salaire annuel de base d'un dirigeant marocain est compris dans une fourchette allant de 75.000 à 180.000 euros. En Egypte, les salaires vont de 60.000 à 180.000 euros et de 49.000 à 120.000 euros en Tunisie. En revanche en Algérie, les salaires se situent entre 40.000 à 120.000 euros. Pour les postes de managers, l'enquête fait ressortir qu'en 2011, les rémunérations tournaient en moyenne autour de 34.000 euros au Maroc, 26.000 euros en Egypte, 21.200 en Tunisie et 16.600 euros en Algérie. Pour les postes d'encadrement, les salaires seraient de 22.900 euros au Maroc, 15.100 euros en Egypte, 14.100 euros en Tunisie et 11.600 euros en moyenne en Algérie. Enfin, pour les postes d'exécution, les salaires seraient de 8.800 euros au Maroc, 8.100 en Tunisie, 6.700 euros en Egypte et 5.600 euros en moyenne en Algérie. De cette étude alors, les salaires des cadres marocains restent généralement plus élevés par rapport aux trois pays. « En effet, nous avons remarqué que la courbe du salaire au Maroc se positionnait au dessus de celle de l'Egypte. Cet écart se creuse un peu plus avec la Tunisie et l'Algérie, particulièrement pour les postes de managers et de directeurs », soulignait récemment une responsable d'un cabinet des ressources humaines, dans un entretien accordé à un confrère francophone. « Tout d'abord, le coût de la vie n'est pas le même, celui du Maroc serait plus élevé par rapport à ces trois pays. Par ailleurs, selon une étude de l'Organisation Internationale du Travail (OIT) de 2011, le salaire minimum au Maroc est le plus élevé de la région et même de l'Afrique. Je ne dis pas que ceci est l'effet direct de cela, néanmoins, le salaire minimum constitue une référence non négligeable qui influence le positionnement du salaire moyen d'un pays par rapport à un autre », avait-elle expliqué. Et d'ajouter que les entreprises marocaines, qu'elles soient locales ou multinationales, ont entamé aussi depuis déjà 10 à 15 ans des programmes de croissance, de modernisation de leur modèle d'affaires et de leurs pratiques managériales. Ce qui s'est traduit, selon elle, par une demande accrue de compétences de haut niveau. Conséquence : l'offre du marché de l'emploi étant limitée, les salaires se valorisent à travers la loi de l'offre et de la demande.