Les membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ont entamé jeudi à Genève une réunion pour tenter d'avancer vers un accord pour éliminer les subventions dommageables à une pêche durable. Un compromis n'est pas attendu au terme de cette réunion d'une journée, mais elle doit permettre d'évaluer si le texte actuellement sur la table est conforme aux attentes des 164 membres, selon les observateurs. Les Etats membres n'avaient pas réussi à arracher un accord avant le délai de la fin de l'année dernière. Désormais, la directrice générale de l'OMC Ngozi Okonjo-Iweala a fait d'un arrangement lors de la ministérielle prévue en novembre et décembre à Genève l'un de ses principaux chantiers. Un accord, conforme aux Objectifs de développement durable (ODD), serait "historique pour plusieurs raisons", a-t-elle affirmé à l'ouverture de la réunion de jeudi, estimant qu'il en va de "la santé de nos mers et océans et de notre planète". Cependant, cette semaine, pour la première fois depuis son arrivée à la tête de l'organisation en mars, Dr Ngozi a estimé que le scénario d'un consensus d'ici novembre était "en danger". Et d'ajouter jeudi que l'action "a beaucoup de retard", alors que les Etats discutent depuis 20 ans et qu'une pêche "non-durable" se poursuit, un avis partagé par le président des négociations, l'ambassadeur colombien auprès de l'OMC qui a déploré les nombreux délais manqués. Des millions de personnes, dont de nombreux pauvres, dépendent de ces négociations, selon lui. Les divergences restent importantes, même si elles sont de moins en moins nombreuses. Dans un nouveau projet dévoilé il y a quelques jours, le président des négociations a proposé de nouvelles modifications. L'objectif est d'interdire les subventions pour un navire qui mènerait une pêche illégale, non déclarée ou non réglementée, mais aussi celles pour la surpêche, dans des zones déjà surexploitées. Autre donnée, les subventions à des composantes qui favorisent ces deux problèmes doivent aussi être éliminées, comme par exemple celles sur le carburant qui, moins cher, pousse des pêcheurs à des exagérations. Le président des négociations avait proposé il y a quelques mois des exceptions pour les pays en développement. Ces discussions sont également importantes pour l'OMC qui n'a plus obtenu d'accord multilatéral depuis plusieurs années et est également confrontée à une crise institutionnelle. Selon l'ONU, 90% des stocks marins sont exploités ou surexploités. Un tiers des prises sont liées à la surpêche.