A 66 ans, Ngozi Okonjo-Iweala vient d'être nommée directrice générale de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Cette économiste est la première femme dirigeante originaire d'Afrique à avoir été désignée à la tête de l'OMC.
Deux fois ministres des Finances du Nigéria, Ngozi Okonjo-Iweala a débuté sa carrière à la Banque Mondiale où elle a passé 25 ans de bons et loyaux services. Une expérience qui lui sera utile pour que cette économiste chevronnée puisse relever les nombreux défis que devra relever l'OMC à l'heure du retour du souverainisme économique et du néo-protectionnisme induits par la crise économico-sanitaire. Dans un premier temps, et au vu des tensions entre la Chine et les Etats-Unis, Ngozi Okonjo-Iweala devra essayer de relancer le multilatéralisme dans un contexte de repli des échanges commerciaux et de la prévalence des accords bilatéraux ou régionaux de la part des grandes puissances. It is done! Thank you @WTO members for finalizing my election today and making history. In the 73 years of GATT and WTO, honored to be First Woman and First African to lead. But now the real work begins. Ready to tackle the challenges of WTO. Forget Business as usual! pic.twitter.com/apnAalHWf5 — Ngozi Okonjo-Iweala (@NOIweala) February 15, 2021 Par ailleurs, la nouvelle présidente est appelée à donner un nouveau souffle à l'OMC qui a été affaiblie par les quatre années de mandat de Donald Trump. L'ex-président américain faisait tout pour empêcher les procédures de l'organisation d'aller à leur terme. De ce fait, la cour d'appel de l'organisation fonctionnait au ralenti depuis. L'une des priorités de la nouvelle présidente est de rebâtir le tribunal de l'OMC. Son autre priorité est la réactivation de l'accord sur l'élimination des subventions à la pêche à propos duquel les négociations trainent depuis 2001. Autre priorité et non des moindres, la question des droits de propriété intellectuelle, notamment sur les vaccins. Les pays où sont basés les laboratoires refusent un quelconque assouplissement de la protection sur les brevets, une procédure fortement souhaitée par les pays en développement qui veulent pouvoir fabriquer les produits médicaux dont ils ont besoin en urgence. Ngozi Okonjo-Iweala, qui annonce la fin du « Business as usual » dans son premier tweet en tant que DG de l'OMC, a donc du pain sur la planche pour stimuler la relance de l'économie mondiale et permettre à l'OMC de retrouver ses lettres de noblesse. Oumaima Bouzmane