Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad al-Maliki, a critiqué dimanche la normalisation par certains pays arabes de leurs relations avec Israël lors d'une réunion de l'Organisation de coopération islamique (OCI), qui a qualifié de "barbares" les attaques meurtrières de l'Etat hébreu contre les Palestiniens. "La normalisation (...) avec ce système colonial israélien sans être parvenu à la paix et à la fin de l'occupation israélienne de terres arabes et palestiniennes représente un soutien au régime d'apartheid et une participation à ses crimes", a dit Maliki lors de cette réunion virtuelle d'urgence. Dans un communiqué commun, l'OCI a "condamné dans les termes les plus forts les attaques barbares lancées par Israël (...) contre le peuple palestinien, sur sa terre et ses lieux saints". L'organisation a demandé que cessent toutes les hostilités qui pèsent sur les civils et augmentent les "risques d'instabilité" dans la région. Les frappes meurtrières d'Israël sur la bande de Gaza et la répression à Jérusalem-Est de manifestants, qui protestaient notamment contre les possibles expulsions forcées de familles palestiniennes au profit de colons israéliens, ont mis les nouveaux partenaires arabes d'Israël dans l'embarras, les poussant à condamner les violences. Moins d'un an après avoir signé des accords de normalisation avec Israël, les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc ont été contraints d'adopter une rhétorique critique au moment où les musulmans célèbrent une fin de ramadan amère. "Il faut faire face et mettre fin à cette occupation coloniale, la démanteler et l'interdire. La récente normalisation accélérée n'aura pas d'impact sur les sentiments (des gens) dans le monde arabe et ne changera pas leur analyse", a martelé Maliki. La ministre d'Etat émiratie pour la coopération internationale, Reem al-Hashimy, qui s'est elle aussi exprimée pendant la réunion, s'est elle bornée à appeler à stopper les violence. Les accords de normalisation avec Israël, dénoncés comme une "trahison" par les Palestiniens, ont brisé le consensus arabe selon lequel aucune entente n'est possible avec l'Etat hébreu sans résolution du conflit israélo-palestinien. L'Arabie saoudite, qui organisait la réunion de l'OCI, avait rejeté toute normalisation des relations avec Israël sans résolution de la question palestinienne. Son chef de la diplomatie, Fayçal ben Farhane, a appelé la communauté internationale à "agir d'urgence". "Préserver Jérusalem est de notre responsabilité à tous", a-t-il affirmé. Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Aymane Safadi, a pour sa part accusé Israël de "pousser la région tout entière vers davantage de tension", soulignant que le déplacement des résidents du quartier de Cheikh Jarrah à Jérusalem-Est représenterait "un crime de guerre que la communauté internationale ne devrait pas autoriser".