Les ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) ont appelé, dimanche, à des mesures sur le terrain pour mettre fin à l'agression israélienne, assurer une protection internationale au peuple palestinien et tenir l'occupation pour responsable de ses crimes. Lors d'une réunion d'urgence tenue via visioconférence, convoquée à la demande du Royaume d'Arabie saoudite, président du sommet islamique, les ministres ont dénoncé les agressions israéliennes contre les territoires palestiniens, en particulier à Al-Qods Al-Charif, ainsi que les actes de violence commis par Israël à proximité de la mosquée Al-Aqsa. Le ministre palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, Riyad Al-Maliki, a incité les Etats membres de l'OCI à former un "front international pour lutter fermement contre les crimes israéliens et l'escalade contre le peuple palestinien", notamment au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, de l'Assemblée générale de l'ONU, du Conseil des droits de l'homme et des tribunaux internationaux. M. Al-Maliki a souligné l'importance de former ce front pour tenir l'occupation pour responsable de ses actes, imposer des sanctions économiques et politiques à son encontre et faire faire face à toute partie qui soutient ses agressions. Pour sa part, le secrétaire général de l'OCI, Yousef Al-Othaimeen, a réaffirmé la solidarité de l'organisation avec le peuple palestinien et son appui à l'établissement de son Etat indépendant, aux frontières du 4 juin 1967, conformément à l'Initiative de paix arabe et aux résolutions de l'ONU fondées sur la solution à deux Etats. Les agressions et la confiscation des biens des Palestiniens et de leurs propriétés sont un déni de leurs droits légitimes et ne servent pas le processus de paix, a-t-il déploré, estimant que ces actes mettront fin plutôt à toute tentative pour parvenir à une solution globale et juste à la question palestinienne. M. Al-Othaimeen a aussi jugé indispensable de respecter la légalité internationale et l'Initiative arabe et de faire le nécessaire pour servir le processus de paix. De son côté, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a tenu Israël pour responsable de l'escalade à Al-Qods et à Gaza, rappelant la confiscation des maisons des habitants du quartier Sheikh Jarrah dans la ville sainte. Il a également évoqué la responsabilité de la communauté internationale dans la protection des Palestiniens, appelant à l'activation de mécanismes pour parvenir à cet objectif, y compris l'envoi d'une "force de protection internationale". Il s'agit aussi de demander des comptes aux autorités militaires israéliennes devant la Cour pénale internationale pour leurs crimes contre les Palestiniens, a-t-il dit. Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi a affirmé que son pays "prendra toutes les mesures nécessaires pour soutenir les frères en Palestine et protéger Al-Aqsa", relevant qu'Israël, avec sa politique d'agression, "pousse la région vers plus de conflits et met en péril la paix". La Jordanie restera aux côtés du peuple palestinien pour mettre un terme à l'injustice à son encontre et réaliser tous ses droits légitimes à une vie libre et digne et à un Etat indépendant et souverain, a-t-il insisté, ajoutant que le royaume hachémite continuera ses efforts visant à "protéger les lieux saints islamiques et chrétiens d'Al-Qods occupée et à préserver son identité arabe, islamique et chrétienne". La ministre des Affaires étrangères d'Indonésie, Retno Marsudi, qui a condamné "les crimes commis par le gouvernement d'occupation israélien contre le peuple palestinien", a réclamé un cessez-le-feu d'une "manière urgente et rapide". Elle a en outre appelé chaque pays membre de l'organisation d'user de son influence pour amener Israël à arrêter immédiatement toutes les formes de violence et à œuvrer à la réalisation d'une solution à deux Etats.
* Début de la réunion d'urgence des ministres des AE de l'OCI sur la situation en Palestine