Au Maroc depuis quelques années, avec le changement de la législation sur les droits de la femme, une prise de conscience tant aux niveaux juridique que social est remarquée, bien que les chiffres récemment révélés touchent la moitié de la population nationale. Au niveau national, en ce début 2019, ce sont 54,4 % des femmes qui ont été victimes de violences alors qu'une loi censée les protéger est définitivement entrée en vigueur depuis septembre 2018. La loi 103-13 qui reconnaît le harcèlement sexuel, le mariage forcé ainsi que l'expulsion du domicile conjugal comme des délits, et élargi le champ d'application en faveur des femmes de l'article 404 du code pénal qui pénalise les coups et blessures, est une première au Maroc. Il faut savoir qu'il y a une vingtaine d'années seulement, la femme marocaine, victime d'un système patriarcal, pouvait, sans le savoir être répudiée ou violée puis mariée à son violeur. Mais aujourd'hui, si plus de la moitié de la population nationale féminine est victime de violences, c'est en grande partie à cause du caractère sensible de ce sujet. Pour une femme, avouer qu'elle a été victime de violences physique, morale ou sexuelle, est toujours aussi tabou que le siècle dernier. Le « hchouma » hante toujours l'esprit de nos jeunes marocaines car ce sont 59 % des 25-30 ans qui sont le plus concernées. Mais face au caractère timide de ces femmes, il existe – fort heureusement –, des associations dans toutes les régions du royaume qui luttent ardemment contre ce phénomène. A Youssoufia (nord-ouest de Marrakech), l'association Khouloud lutte contre les stéréotypes et défie les préjugés à travers l'initiation de ces femmes, – qui pour la plupart sont victimes de violences conjugales – au sport au football notamment un sport qui a toujours été destiné aux hommes. Autre exemple, à Casablanca, l'Association Marocaine de Lutte contre la Violence à l'égard des femmes (AMVEF) organise des rencontres pendant lesquelles, les victimes s'ouvrent aux invités (avocats, médecins ou étudiants) pour sensibiliser davantage une prise de conscience. Une prise en charge panafricaine Toute récente, créée en 2010, ONU femmes, l'agence des Nations Unies, qui a été créer pour lutter contre la discrimination et l'inégalité à l'égard des femmes, et promouvoir la parité à l'échelle mondiale. Disposant d'un bureau régional en Afrique, cet organe onusien soutient « l'élaboration, la mise en œuvre et l'adoption de politiques et de stratégies régionales et nationales conformes aux normes internationales pour prévenir et combattre la violence à l'égard des femmes et des filles ». Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018 aux côtés de Nadia Murad, pour avoir lutter contre les violences comme crime de guerre, prend en charge dans son centre hospitalier à Bukavu en RDC depuis 1999 les femmes victimes de violences sexuelles dans les conflits armés. Depuis cette date-là, ce sont 50.000 femmes qui ont été prises en charge par Mukwege et son équipe.