Le ministre marocain de l'Energie et des Mines, Aziz Rabbah, a rejeté les informations faisant état d'une interruption du gazoduc Marocano-Nigérian, affirmant que des études étaient en cours et que les Etats de l'Afrique de l'Ouest se félicitaient de ce projet. Le projet a été lancé par le Maroc et le Nigéria en 2016 avec des études de faisabilité déjà en cours. « Des études relatives à l'oléoduc Maroc-Nigéria sont en cours », a déclaré le ministre, ajoutant que les pays d'Afrique de l'Ouest sont toujours intéressés par cette future infrastructure, y compris la Mauritanie, qui a exprimé son intérêt pour l'oléoduc en tant que pays producteur. Il a écarté les informations parues dans les médias selon lesquelles le Nigeria abandonnerait le projet en faveur d'un pipeline transsaharien vers l'Algérie. À cet égard, le ministre a expliqué que les deux projets se complètent. Rabbah a souligné l'impact positif du pipeline Atlantique sur l'intégration régionale en Afrique de l'Ouest. Le gazoduc est également propice à l'indépendance énergétique de l'ensemble de la région ouest-africaine. Le gazoduc transsaharien entre l'Algérie et le Nigéria a été ressuscité lors d'un comité mixte réunissant les deux pays. Les experts estiment qu'un gazoduc traversant la mer serait plus sûr pour le Nigéria de trouver de nouveaux marchés énergétiques. Les conditions de sécurité dans le nord du Nigéria, du Niger et du sud algérien, tracé supposé du gazoduc transsaharien, demeurent instables en raison de la présence de groupes terroristes tirant parti des frontières poreuses et attaquant des gazoducs et des installations de gaz. Cela ajoute à l'impossibilité du projet algérien et donne du crédit au projet de gazoduc de l'Atlantique visant à acheminer le gaz via des gazoducs offshore. Certains économistes considèrent que l'Algérie a également montré de l'indifférence vis-à-vis du gazoduc transsaharien car elle ne veut pas offrir à son principal client, l'Europe, une source de gaz alternative. L'Algérie a nourri l'espoir de devenir l'Europe de la Russie au Sud. Par ailleurs, plusieurs rapports de groupes de réflexion internationaux ont prévenu que la consommation intérieure de gaz en Algérie était en hausse, parallèlement à une production en baisse. La capacité d'exportation du pays diminue progressivement, ce qui en fait un fournisseur de gaz peu fiable. Le gazoduc maroco-nigérian offrira donc à l'Europe une nouvelle source de gaz indispensable qui permettra de réduire la dépendance des pays européens vis-à-vis du gaz russe et algérien.