L'Algérie bouge à nouveau pour faire échouer le projet du gazoduc maroco-nigérian. Le voisin de l'Est vient de relever le plafond de la coordination avec le Nigéria en procédant à une visite de terrain lors d'un déplacement d'une délégation d'Abuja, qui a rencontré le ministre algérien de l'Energie et des Mines. L'Algérie a examiné avec la délégation nigériane l'accélération des travaux du pipeline transsaharien entre le Nigeria et l'Algérie à destination de l'Europe, à un moment où le Maroc mise fort sur une collaboration avec le Nigeria pour travailler sur le gazoduc maroco-nigérian. Les autorités algériennes n'ont pas manqué l'occasion de la visite de la délégation nigériane pour visiter les camps de réfugiés de Tindouf. Ce qui pourrait impacter négativement les relations entre le Maroc et le Nigeria, qui avaient auparavant tendance à se concentrer principalement sur des enjeux économiques. La rupture des relations entre l'Algérie et le Maroc augmenterait l'intensité de la concurrence entre les deux pays, particulièrement sur des questions qui constituent un point de divergence en matière d'intérêts supérieurs, notamment le gaz. Le professeur de relations internationales, Hicham Mouatadid, a estimé que « l'obstruction du gazoduc maroco-nigérien a toujours été la boussole de la diplomatie économique algérienne, surtout après les grands progrès et l'implication responsable tant de l'autorité marocaine que du leadership nigérian pour faire avancer ce projet stratégique ». Le gazoduc maroco-nigérian, une autre carte jouée par Alger « Ce pipeline géant, qui traversera 11 pays d'Afrique de l'Ouest, a perturbé la direction militaire en Algérie au point d'allouer d'énormes budgets et d'adopter des schémas politiques pour miner les préparatifs liés à cet immense projet », a-t-il soutenu dans une déclaration à Hespress Ar. Pour lui, « la multiplication des initiatives algériennes dans ce sens est devenue évidente après le relèvement de la cadence des réunions avec les responsables nigérians, tel que l'accueil par le ministre algérien de l'Energie de la délégation nigériane et l'organisation de visites terrain ». Cet action visant à faire échouer le projet de gazoduc maroco-nigérian traduit la volonté des dirigeants algériens de s'opposer systématiquement aux intérêts du Maroc et perturber ses projets africains orientés vers le développement et prouvent qu'elle reste fidèle à sa conviction étroite basée sur l'hostilité contre le Royaume, poursuit l'expert des relations internationales. L'universitaire marocain a souligné que « les dirigeants algériens sont devenus un grand danger pour le peuple algérien et le développement de l'Afrique, en adoptant des politiques à orientation hostile qui vont à l'encontre des aspirations des peuples maghrébins et africains ». Rappelons que le ministre algérien de l'Energie, Mohamed Arkab, avait confirmé que tous les approvisionnements en gaz naturel algérien vers l'Espagne et de là vers l'Europe se feront via le gazoduc Medgaz qui traverse la Méditerranée.