Comme il est de coutume à chaque fête nationale, ou religieuse, le roi Mohammed VI a accordé sa grâce à quelques centaines de détenus, réduisant leur temps d'emprisonnement, ou les libérant, et parfois leur évitant de s'acquitter des amendes auxquelles ils ont été condamnés. Cette fois, plusieurs de ces personnes ont été jugées et (lourdement) condamnées pour des affaires de terrorisme. Ainsi, sur 428 au total, le roi a décidé d'accorder sa grâce à 22 personnes parmi les condamnés dans des affaires d'extrémisme et de terrorisme, dans le cadre de 2nde édition du programme Moussalaha (ou réconciliation), visant la réinsertion de ces détenus et leur réconciliation avec la société. Rappelons que ce programme avait été établi en partenariat entre la Délégation générale à l'Administration pénitentiaire et à la réinsertion, le ministère d'Etat chargé des Droits de l'Homme, le ministère de la Justice, le ministère des Habous et des Affaires islamiques, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, la présidence du ministère public, le Conseil national des droits de l'Homme, la Rabita Mohammadia des Oulémas et la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus. Il est évident qu'une grâce royale ne peut être accordée que si, généralement, elle est demandée. Ce qui semble avoir été le cas de ces détenus qui ont, par ailleurs et préalablement, révisé leurs orientations idéologiques et officiellement annoncé leur rejet de toute forme d'extrémisme et de terrorisme. Les bénéficiaires de cette haute initiative royale sont répartis comme suit : * Grâce sur le reliquat de la peine d'emprisonnement au profit de 17 détenus. * Commutation de la peine perpétuelle en peine à temps au profit de 03 détenus. * Remise de la peine d'emprisonnement au profit de 02 détenus. Selon les premières informations fournies par le collectif de défense des prisonniers islamistes, voici les premiers noms des individus libérés de la prison de Kenitra : Youssef Oussaleh et Othmane Fares (condamnés à 22 ans), Saïd Nadari, Larbi Dakik et Hamid Salim (20 ans). Ceux qui ont été libérés de la prison de Fès sont Abdelali Bellirej Maimoun Lekchiri, condamnés à 20 ans. Les individus sortis de la prison casablancaise d'Oukacha sont Houcine Brighech (30 ans), Yassine Ammi Ouaddi, Abdelghani Ben Taous et Mohamed Bouchouchene (20 ans). Quant à Mahjoub Krimet et Abdessamad Eloueld, ils ont vu leur peine de prison à perpétuité réduite à 20 ans.