L'Académie africaine des sciences de la santé à Dakhla, une plateforme pour la souveraineté sanitaire    Africa : Nasser Bourita and Yassine Mansouri received by the Congolese President    Zouj Beghal : 34 migrants marocains rapatriés d'Algérie par voie terrestre    Soutien unanime du Sénat chilien à l'Initiative marocaine d'autonomie pour le Sahara    Mondial 2030, une opportunité pour renfoncer la coopération entrepreneuriale maroco-portugaise    L'Algérie s'approprie la libération d'un Espagnol, enlevé sur son territoire    La France se dotera d'une police pénitentiaire en 2026    Maroc : Sept ans de prison ferme pour l'auteur des menaces de mort contre Ahmed Assid    Catastrophes naturelles: Des pertes estimées à 417 milliards de dollars en 2024    CGEM : Fouzi Lekjaa appelle à une vision collective    El Guerguerat : Saisie de plus de 37 kg de cocaïne destinée au trafic international    Mauritania agrees to major strategic projects with Morocco    Chambre des représentants: Adoption à la majorité d'un projet de loi portant organisation de la profession d'huissier de justice    Territoires durables : Lancement à Rabat d'un projet commun entre le Maroc, l'Allemagne et le Danemark    La Chine soutient le parcours de développement de la Mauritanie et confirme la profondeur de ses relations avec Nouakchott    Le Maroc et le Vietnam s'engagent à renforcer la coopération parlementaire    Le Maroc se rapproche de la finalisation d'une route stratégique reliant Smara à la Mauritanie : Un nouveau corridor qui renforce la coopération économique et sécuritaire    Fiscalité, Mondial 2030, Etat social... Le grand oral de Lekjaa à la CGEM    La révolution des élèves en Algérie : Manifestations des jeunes contre la situation de l'éducation et un avenir incertain    Trump reclassifie les Houthis en tant qu'organisation terroriste étrangère    Liban : Amal s'accroche au portefeuille des finances    La première loi anti-immigration de Trump adoptée par le Congrès    Le Maroc et la Mauritanie renforcent la coopération énergétique face aux tensions régionales avec l'Algérie : le projet de connexion électrique s'ouvre à de nouvelles perspectives    Le vice-directeur du journal "La Vanguardia" espagnol écrit : Trump ouvrira un consulat américain à Dakhla, et la France également    CAN (Maroc-2025): Le tirage au sort prévu lundi prochain au Théâtre national Mohammed V à Rabat    Tennis .Open d'Australie 25 : L'Américaine Madison Keys et la Biélorusse Aryna Sabalenka finalistes    Botola D1 / MAJ de la J17: Les ''Africains'' de retour ce jeudi!    Tennis .Open d'Australie 2025 : Les demi-finales masculines vendredi matin    La World Surf League revient à Taghazout pour le Pro Taghazout Bay    L'Hydrogène Vert : Une Solution Prometteuse pour la Transition Energétique    Hatim Seffar, un nouveau PDG de la SGLN    Taounate: 10.800 bénéficiaires de l'opération « Riaya » 2024/2025    Ouarzazate: Deux individus interpellés pour escroquerie présumée sur des candidats à l'immigration    Nouvelles nominations dans les services de la Sûreté nationale : priorité aux jeunes compétences    Refus de la polygamie : Une femme tuée par son mari à El Jadida    Tourisme rural : un programme doté de 188 millions de dirhams pour valoriser seize villages    1-54 : Il était une foire… où l'art africain brillait de mille feux    Riyad. Le caftan marocain fait sensation aux Joy Awards    Imlil, Imessouane, Ain Leuh…188 MDH pour la valorisation de 16 villages    Bilan 2024. 78.685 tentatives d'émigration irrégulière avortées au Maroc    Las Palmas. Ayman El Wafi dans le viseur !    De la musique à la gastronomie, le Maroc brille à l'Unesco    Les prévisions du jeudi 23 janvier    Bensaid : le Pass Jeunes est un levier pour restaurer la confiance des jeunes en l'Etat    Le Roi de la vanne Laurent Baffie en spectacle au Théâtre Meydene à Marrakech    FICAM 2025 : Le cinéma d'animation en interaction avec le jeu vidéo à Meknès    Exposition: Fatna Gbouri, de la cambrousse aux prestigieuses collections    Visé par un mandat d'arrêt international, le rappeur Maes interpellé à Casablanca    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



A 7 mois des élections, les différences entre Benkirane le tribunicien et el Omari le tacticien
Publié dans PanoraPost le 11 - 03 - 2016

Le Maroc est à quelques mois des élections législatives du 7 octobre, et la scène politique est marquée désormais par ce qui ressemble bien à une polarisation entre le PAM d'un côté et le PJD de l'autre. Une lutte sourde s'annonce entre les deux formations et, d'ores et déjà, les différences commencent à apparaître entre leurs chefs, Ilyas el Omari et Abdelilah Benkirane. L'un avance avec la politique des petits pas, l'autre marche avec ses gros sabots.
La référence à la religion. Alors qu'Abdelilah Benkirane multiplie les références religieuses, son challenger s'était contenté d'une seule et unique sortie sur le sujet, affirmant au lendemain de son élection à la tête du PAM que son parti œuvrerait à « faire face aux islamistes pour défendre les musulmans ». Le chef du gouvernement et du PJD, lui, cite à l'envi des versets du Coran, comme lors de sa dernière rencontre avec des journalistes à son domicile, ou quand il a reçu les enseignants stagiaires chez lui aussi. Benkirane avait également fait appel à Dieu, abondamment, lors de son intervention devant le parlement pour expliquer la politique anti-sécheresse.
L'action internationale. Alors que le chef du gouvernement semble se détourner totalement de la politique internationale, Ilyas el Omari fait preuve d'un activisme discret, mais efficace. Dernier épisode en date, cette semaine, suite à la position de Ban Ki-moon pour l'affaire du Sahara… Le PJD est aux abonnés absents, mais le PAM a décidé de convoquer une session extraordinaire du parlement, avec ses deux Chambres pour évoquer le sujet et afficher l'unanimité nationale. De fait, ce vendredi, les deux ou trois chefs de la diplomatie vont au parlement expliquer aux parlementaires la politique nationale sur la question.
Prises de parole et apparitions publiques. Les différences sont de plus en plus marquées par les caractères des deux hommes… Face à un Benkirane tribunicien et immensément charismatique, Ilyas el Omari a compris son handicap dans ce domaine et plonge dans une politique de discrétion, où il rogne lentement l'avantage de son adversaire d'octobre. Il multiplie les rencontres sectorielles, avec les corps de métier et sur des thèmes précis. Laissant Benkirane à ses grandes envolées oratoires et à ses shows médiatiques (parlement, HEM, rencontres à domicile, meetings ici et là…), el Omari tire profit de son poste de président de Région pour accélérer le tempo. Il a pris dernièrement la décision d'affecter une part du budget de la Région Tanger-Tétouan-al Hoceima à la construction d'amphithéâtres à l'université de Tanger, de même qu'il organise la semaine prochaine un colloque sur la question du cannabis, pour soutenir le projet de loi soumis par le PAM et renforcer les connaissances sur ce secteur dont (sur)vivent près d'un million de familles.
Alors que Benkirane va au-devant des micros, el Omari est sur tous les fronts sociaux devant des caméras et des appareils photos. On l'a vu à al Hoceima pendant que la terre tremblait, on l'a encore vu avec des déblayeuses de neige dans le Moyen Atlas… Si les discours et les envolées lyriques plaisent aux foules, ces mêmes foules restent sensibles également à la proximité. C'est le poids des mots de Benkirane contre le choc des photos d'el Omari.
Les lois électorales. Ilyas el Omari tisse lentement mais sûrement sa toile. Il réunit autour de lui les autres chefs de partis et se réunit régulièrement avec eux. Dans ce rapport de force, Benkirane et le PJD semblent ne devoir vraiment compter que sur le PPS de Nabil Benabdallah, pendant que le PAM multiplie les contacts avec l'ensemble de la classe politique, Istiqlal, USFP, RNI, UC, pour rediscuter des lois électorales et de la question décisive du seuil électoral qui, s'il est réduit à 3% (au lieu des 6% actuels), ou même supprimé, renforcerait le PAM en permettant l'accès du parlement à des formations plutôt petites. Cela balkanisera sans doute la scène politique, mais la constitution donnant un avantage au parti arrivé en tête, celui-ci « débalkanisera » cette même scène en réunissant une majorité autour de lui et en diluant dedans les petites formations.
Le rapport aux médias. A la fin de son mandat, Benkirane semble patauger, multipliant les « je ne suis pas au courant »… Pas au courant pour l'affaire du Fonds de développement rural en octobre, pas au courant du décret de la francisation de certaines matières de l'enseignement en novembre, pas au courant de la répression des enseignants stagiaires en janvier… Malmené par les médias sur ces différentes questions, il attaque, et fait donner son désormais porte-flingue officiel qu'est devenu Mohamed Yatim, vice-président du parlement. Il refuse de plus en plus les débats avec les journalistes et il s'en prend de plus en plus aux médias francophones, qu'il essaie de manipuler, lui et certains de ses ministres, atteignant le résultat inverse à celui escompté.
Ilyas el Omari, au contraire, va au-devant de la presse, et se montre tour à tour charmeur et convaincant, prenant le temps qu'il faut pour développer ses idées. Il bénéficie certes de plus de temps pour cela par rapport à Benkirane, mais ce dernier dispose de l'avantage de sa fonction, qu'il semble ne plus vraiment savoir exploiter.
En septembre 2015, le PJD a remporté une écrasante victoire sur le PAM. Celui-ci, arrivé premier en termes de conseillers, a quand même perdu l'ensemble des grandes villes. Il a certes gagné 5 Régions sur 12, mais dans des conditions qui ne l'ont pas grandi. Il semble avoir compris la leçon et travaille actuellement à l'objectif de réunir autour de lui les partis politiques avant le scrutin, pour ne plus prêter le flanc aux critiques justifiées dont il a été l'objet, après…
Lors du vote communal et régional du 4 septembre, le PJD a recueilli 1.670.000 voix (contre 1.300.000 pour le PAM), dont une bonne partie issue des classes moyennes urbaines. Mais dans cette dernière ligne droite et face à ce qui ressemble aux échecs (ou aux difficultés) des ministres PJD de passer leurs lois phares (code de la presse, code pénal, loi sur la violence contre les femmes et sur le travail domestique) pour cause d'idéologie trop marquée, ces mêmes classes pourraient se détourner du PJD au profit du PAM, ou s'abstenir.
La différence décisive se fera et se verra dans le duel entre Abdelilah Benkirane et Ilyas el Omari.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.