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A 7 mois des élections, les différences entre Benkirane le tribunicien et el Omari le tacticien
Publié dans PanoraPost le 11 - 03 - 2016

Le Maroc est à quelques mois des élections législatives du 7 octobre, et la scène politique est marquée désormais par ce qui ressemble bien à une polarisation entre le PAM d'un côté et le PJD de l'autre. Une lutte sourde s'annonce entre les deux formations et, d'ores et déjà, les différences commencent à apparaître entre leurs chefs, Ilyas el Omari et Abdelilah Benkirane. L'un avance avec la politique des petits pas, l'autre marche avec ses gros sabots.
La référence à la religion. Alors qu'Abdelilah Benkirane multiplie les références religieuses, son challenger s'était contenté d'une seule et unique sortie sur le sujet, affirmant au lendemain de son élection à la tête du PAM que son parti œuvrerait à « faire face aux islamistes pour défendre les musulmans ». Le chef du gouvernement et du PJD, lui, cite à l'envi des versets du Coran, comme lors de sa dernière rencontre avec des journalistes à son domicile, ou quand il a reçu les enseignants stagiaires chez lui aussi. Benkirane avait également fait appel à Dieu, abondamment, lors de son intervention devant le parlement pour expliquer la politique anti-sécheresse.
L'action internationale. Alors que le chef du gouvernement semble se détourner totalement de la politique internationale, Ilyas el Omari fait preuve d'un activisme discret, mais efficace. Dernier épisode en date, cette semaine, suite à la position de Ban Ki-moon pour l'affaire du Sahara… Le PJD est aux abonnés absents, mais le PAM a décidé de convoquer une session extraordinaire du parlement, avec ses deux Chambres pour évoquer le sujet et afficher l'unanimité nationale. De fait, ce vendredi, les deux ou trois chefs de la diplomatie vont au parlement expliquer aux parlementaires la politique nationale sur la question.
Prises de parole et apparitions publiques. Les différences sont de plus en plus marquées par les caractères des deux hommes… Face à un Benkirane tribunicien et immensément charismatique, Ilyas el Omari a compris son handicap dans ce domaine et plonge dans une politique de discrétion, où il rogne lentement l'avantage de son adversaire d'octobre. Il multiplie les rencontres sectorielles, avec les corps de métier et sur des thèmes précis. Laissant Benkirane à ses grandes envolées oratoires et à ses shows médiatiques (parlement, HEM, rencontres à domicile, meetings ici et là…), el Omari tire profit de son poste de président de Région pour accélérer le tempo. Il a pris dernièrement la décision d'affecter une part du budget de la Région Tanger-Tétouan-al Hoceima à la construction d'amphithéâtres à l'université de Tanger, de même qu'il organise la semaine prochaine un colloque sur la question du cannabis, pour soutenir le projet de loi soumis par le PAM et renforcer les connaissances sur ce secteur dont (sur)vivent près d'un million de familles.
Alors que Benkirane va au-devant des micros, el Omari est sur tous les fronts sociaux devant des caméras et des appareils photos. On l'a vu à al Hoceima pendant que la terre tremblait, on l'a encore vu avec des déblayeuses de neige dans le Moyen Atlas… Si les discours et les envolées lyriques plaisent aux foules, ces mêmes foules restent sensibles également à la proximité. C'est le poids des mots de Benkirane contre le choc des photos d'el Omari.
Les lois électorales. Ilyas el Omari tisse lentement mais sûrement sa toile. Il réunit autour de lui les autres chefs de partis et se réunit régulièrement avec eux. Dans ce rapport de force, Benkirane et le PJD semblent ne devoir vraiment compter que sur le PPS de Nabil Benabdallah, pendant que le PAM multiplie les contacts avec l'ensemble de la classe politique, Istiqlal, USFP, RNI, UC, pour rediscuter des lois électorales et de la question décisive du seuil électoral qui, s'il est réduit à 3% (au lieu des 6% actuels), ou même supprimé, renforcerait le PAM en permettant l'accès du parlement à des formations plutôt petites. Cela balkanisera sans doute la scène politique, mais la constitution donnant un avantage au parti arrivé en tête, celui-ci « débalkanisera » cette même scène en réunissant une majorité autour de lui et en diluant dedans les petites formations.
Le rapport aux médias. A la fin de son mandat, Benkirane semble patauger, multipliant les « je ne suis pas au courant »… Pas au courant pour l'affaire du Fonds de développement rural en octobre, pas au courant du décret de la francisation de certaines matières de l'enseignement en novembre, pas au courant de la répression des enseignants stagiaires en janvier… Malmené par les médias sur ces différentes questions, il attaque, et fait donner son désormais porte-flingue officiel qu'est devenu Mohamed Yatim, vice-président du parlement. Il refuse de plus en plus les débats avec les journalistes et il s'en prend de plus en plus aux médias francophones, qu'il essaie de manipuler, lui et certains de ses ministres, atteignant le résultat inverse à celui escompté.
Ilyas el Omari, au contraire, va au-devant de la presse, et se montre tour à tour charmeur et convaincant, prenant le temps qu'il faut pour développer ses idées. Il bénéficie certes de plus de temps pour cela par rapport à Benkirane, mais ce dernier dispose de l'avantage de sa fonction, qu'il semble ne plus vraiment savoir exploiter.
En septembre 2015, le PJD a remporté une écrasante victoire sur le PAM. Celui-ci, arrivé premier en termes de conseillers, a quand même perdu l'ensemble des grandes villes. Il a certes gagné 5 Régions sur 12, mais dans des conditions qui ne l'ont pas grandi. Il semble avoir compris la leçon et travaille actuellement à l'objectif de réunir autour de lui les partis politiques avant le scrutin, pour ne plus prêter le flanc aux critiques justifiées dont il a été l'objet, après…
Lors du vote communal et régional du 4 septembre, le PJD a recueilli 1.670.000 voix (contre 1.300.000 pour le PAM), dont une bonne partie issue des classes moyennes urbaines. Mais dans cette dernière ligne droite et face à ce qui ressemble aux échecs (ou aux difficultés) des ministres PJD de passer leurs lois phares (code de la presse, code pénal, loi sur la violence contre les femmes et sur le travail domestique) pour cause d'idéologie trop marquée, ces mêmes classes pourraient se détourner du PJD au profit du PAM, ou s'abstenir.
La différence décisive se fera et se verra dans le duel entre Abdelilah Benkirane et Ilyas el Omari.


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