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Sahara : A quand le holà ! à la machine de guerre algérienne
Publié dans Maroc Diplomatique le 20 - 05 - 2018


Par Hassan Alaoui
Le polisario, dont la quasi-totalité des membres, sont nés et ont grandi au Maroc pousse de nouveau l'outrecuidance à défier les Nations unies et la communauté mondiale. Au motif qu'il célèbre en ce mois de mai le 45ème anniversaire de sa création – en 1973 – à Aïn Bentili ( Mauriatnie), sur la route de Bir Lahlou et Tindouf, il a décidé de piétiner les décisions contenues dans la dernière Résolution du Conseil de sécurité, adoptée le 27 avril dernier et par laquelle ce dernier se dit « préoccupé par la présence du Front Polisario dans la zone tampon de Guerguerat et demande son retrait immédiat. Préoccupé également par le fait que le Front Polisario a annoncé qu'il prévoyait de déplacer des fonctions administratives à Bir Lahlou, le Conseil lui demande de s'abstenir de se livrer à de tels actes déstabilisateurs. »
Trois semaines seulement après le vote de la résolution onusienne, le voilà qui rue de nouveau dans les brancards, paradant à Tifariti avec ses sempiternelles gesticulations et ses violations du droit international. Comme l'indique le communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères, il défie « l'autorité des Nations unies » ! Ce qui est d'autant plus grave qu'il s'agit d'une énième provocation impunie, perçue comme une dérision ni plus, ni moins.
Il convient de souligner que la Résolution 2414 a été adoptée par une large majorité de 12 voix favorables et 3 abstentions ( République populaire de Chine, la Fédération de Russie et l'Ethiopie). La pertinence de cette résolution ne fait aucun doute, quand bien même la presse algérienne s'épuiserait à la dénaturer et à la vider de son réel contenu. Elle dispose que le polisario doit quitter et, surtout, s'abstenir de ses provocations sous peine d'être accusé – ce qui est naturellement le cas – de saboter le processus de règlement politique et les accords de septembre 1991 sur le cessez-le-feu. Peut-être, en effet, que la décision du polisario de célébrer sa création en fanfare, en présence de délégations étrangères – peu nombreuses à vrai dire – et des amis de l'Algérie, nous renseigne sur l'état d'esprit qui règne à Alger et à Tindouf, après qu'ils eurent subi une déconfiture exemplaire suite à la dénonciation par le Maroc de l'implication de l'Iran et du Hezbollah dans cette affaire !
Il est certain qu'une succession d'événements confondants a mis les acolytes que sont l'Algérie, le polisario, le Hezbollah et l'Iran dans une fâcheuse posture aux yeux de la communauté internationale. D'abord le crash le 11 avril dernier de l'avion militaire algérien à Boufarik, près de Blida, survenu il y a un mois, qui a subrepticement révélé une véritable implication militaire de l'Algérie et qui a fait 257 morts, en majorité des membres de la direction du polisario. Ensuite, le vote de la résolution 2414 par le Conseil de sécurité de l'ONU quinze jours plus tard où les soutiens traditionnels d'Alger, en principe acquis, lui ont fait faux bond et n'ont pas récusé la version du texte présenté par les Etats-Unis, à coup sûr favorable à une solution politique que le Maroc défend mordicus.
Le troisième élément grave révélé il y a quinze jours par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, a été à la fois « meurtrier » et révélateur d'une complicité plus que tangible que ce dernier a dénoncée en détails : elle confond gravement et l'Iran, et le Hezbollah son protégé et bras armé, le polisario et le gouvernement algérien , par le biais d'une femme, dénommée « D.B » qui n'est autre qu'un agent de la Sécurité militaire ayant coordonné les rencontres dans un endroit secret en Algérie. L'objectif de cette complicité manœuvrière, outre le renforcement militaire du polisario sur le terrain, reste la déstabilisation qui est à terme la finalité de la guerre que le gouvernement algérien mène à notre pays.
Depuis longtemps déjà , nous ne cessons d'écrire et de souligner que le conflit du Sahara est essentiellement maroco-algérien. La propagande algérienne s'est évertuée tambour battant tout au long de ce demi siècle passé à fourvoyer l'opinion publique mondiale sur la dimension du conflit, le présentant comme une affaire de décolonisation, bafouant jusqu'aux principes de l'ONU, présentant sans pudeur le Royaume du Maroc comme un « Etat colonial », inventant un peuple – les Sahraouis – qui revendique son indépendance, exige l'autodétermination alors que la quasi-totalité des populations vivent dans le territoire libéré en novembre 1975, après le départ des Espagnols.
En 1973, les services algériens , dirigés par Kasdi Merbah, alors patron de la redoutable SM ( Sécurité militaire et ancêtre du DRS) et leurs homologues espagnols, dont le colonel Luiz Rodriguez de Viguri, Commandant de la Région du Sahara avaient crée le polisario à Aïn Bentili, en Mauritanie avec le projet d'en faire un « mouvement de libération » calqué sur le FLN susceptible de revendiquer l'indépendance au moment venu. Il pourrait paraître a posteriori paradoxal de voir les services espagnols créer le polisario, censé en principe combattre Franco et son gouvernement ! Il nous est toujours difficile de comprendre la non moins paradoxale et criarde duplicité algéro-espagnole, autrement dit cette diabolique collusion entre le pire régime fasciste de Franco et l'Algérie « socialiste » de Houari Boumediène qui a trahi ses principes révolutionnaires et les a troqués au seul motif de combattre le Royaume du Maroc. Les deux adversaires s'agitaient et angoissaient à cette idée que le Roi Hassan II s'apprêtait à bouleverser la donne et, clairvoyant comme il était, à sortir de son chapeau une « manœuvre » qui mettrait ipso facto leur plan en échec. Preuve de cette duplicité triangulaire entre Franco, Boumediene et le polisario dans les limbes, cette déclaration du colonel Rodriguez de Viguri au quotidien madrilène El Pais, le 18 mars 1978 : « les Sahraouis n'étaient jamais contre l'Espagne et que le danger d'une guerre à l'horizon ne justifiait pas un changement de la politique espagnole au Sahara et dans la région ». Et d'ajouter que « les intérêts politiques économiques, géopolitiques et nationaux étaient présents et que l'accord de Madrid ( 14 novembre 1975) avait écarté les Sahraouis de la possibilité d'obtenir l'autodétermination »
On n'en était pas à un simple cynisme !
Les Nations unies avaient recensé en 1973-1974 quelque 70.000 habitants du Sahara, susceptibles de participer au référendum que le général Franco voulait organiser cette année-là, et instrumentaliser dans le but d'y favoriser la création d'un Etat indépendant. Cependant, le Roi Hassan II les prit tous de court en annonçant en septembre 1974 qu'il soumettrait le dossier de notre Sahara à la Cour internationale de Justice (CIJ) de La Haye. Quatorze mois plus tard, la Marche verte , enclenchée le 6 novembre, a mis un terme le 9 novembre 1975 aux complots ourdis par Boumediene et Franco, mort dix jours après, la rage au cœur ; soit cinq jours seulement après la signature par le Maroc, l'Espagne et la Mauritanie de l'Accord tripartite de Madrid qui restitua le Sahara à son ayant-droit, le Maroc en vertu du principe de décolonisation négociée prévu par la Charte des Nations unies, dont l'Assemblée générale, emboîtant le pas au Conseil de sécurité, prit officiellement acte fin décembre 1975.
Elu secrétaire général du polisario le 10 mai 1973, El Ouali Moustapha Sayed, qui a accompli comme beaucoup d'autre Sahraouis, ses études à l'Université Mohammed V à Rabat, a fini par rejoindre Alger et prêter allégeance au président Boumediene. Il décédera étrangement, néanmoins, le 9 juin 1976 lors d'un raid mené par le polisario contre la ville de Nouakchott.
Si loin que l'on se projette le conflit du Sahara nous semble confirmer l'implication du gouvernement, des gouvernements algériens qui se sont succédé et qui dictent leur loi au polisario, instrumentalisé, manipulé, poussé aux feux. Les violations auxquelles il se livre ne sont pas nouvelles, elles se succèdent selon un même modus operandi, avec cette ahurissante volonté de ne pas respecter les décisions de l'ONU, mais de passer outre les engagements souscrits dans l'accord de cessez-le-feu signé en 1991.
Par la passé, il y a plus de 40 ans, le Maroc avait invoqué le « droit de suite », en d'autres termes la possibilité de riposter aux agressions délibérées, de poursuivre les éléments armés du polisario et leurs commanditaires jusqu'à Tindouf, avant de se raviser au nom du respect des principes de bon voisinage et de la Charte de l'ONU. Il s'est prêté de bonne grâce à la médiation puis au plan de règlement des Nations unies, a fait de grandes concessions raisonnables, a proposé une solution politique crédible et acceptable, pris l'engagement solennel de s'y inscrire et de s'y en tenir aussi.
Il ne peut, en revanche, demeurer les bras croisés face à la provocation d'un polisario, transformé en machine de guerre contre notre intégrité territoriale et notre souveraineté.


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