Le Maroc a condamné, samedi 19 mai, les "actions de provocation récentes" menées par le Polisario à Tifariti. Le mouvement sahraoui prévoirait, à partir de ce dimanche 20 mai, des défilés et actions militaires ainsi que le déplacement temporaire de la réunion de son parlement pour les célébrations du 45e anniversaire de la création du Front et le début de la lutte armée, selon des sites proches du Polisario. Le Maroc "condamne vigoureusement les actions de provocation récentes menées par le 'polisario' dans la localité de Tifariti, à l'est du dispositif de défense au Sahara marocain" et "considère qu'il s'agit là d'une nouvelle violation caractérisée du cessez-le-feu et d'un défi flagrant à l'autorité du Conseil de sécurité de l'ONU", a indiqué le ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale (MAECI) dans un communiqué. "Acculés après la dernière résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur le Sahara marocain, et visiblement embarrassés par la confirmation des liens avec le groupement terroriste du Hezbollah, l'Algérie et le 'polisario' ont choisi la fuite en avant et la logique du pourrissement, à travers la multiplication des agitations puériles et irresponsables", poursuit le ministère. Le Maroc a ainsi saisi le président du conseil de sécurité des Nations Unies et ses membres, ainsi que le secrétaire général de l'ONU et la Minurso, leur demandant "d'assumer leurs responsabilités et de prendre les mesures nécessaires contre ces agissements inacceptables". Le royaume leur demande également de "diligenter une enquête internationale pour jeter la lumière sur la situation dans les camps de Tindouf administrés par le 'polisario' sur le territoire algérien (…) où l'aide humanitaire fournie par la communauté internationale est détournée pour être vendue sur les marchés du pays hôte aux fins d'enrichissement personnel de la nomenclature" du Polisario. Samedi soir, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a mis en garde contre toute action "susceptible de modifier le statu quo" au Sahara. Dans un communiqué de son porte-parole, Stéphane Dujarric, le responsable onusien a dit suivre "de près l'évolution de la situation au Sahara". "Conformément à la résolution 2414 (2018) du Conseil de sécurité adoptée le 27 avril 2018, et afin de maintenir un environnement propice à la reprise du dialogue sous les auspices de son Envoyé personnel, Horst Köhler, le Secrétaire général appelle à la plus grande retenue", ajoute la même source.