Par Hassan Alaoui Faut-il en rire ou en pleurer ? Décidément, le gouvernement algérien illustre plus que jamais cette métaphore de fuite en avant. Tandis que sa diplomatie, mise en échec tous azimuts, est confrontée à un effritement affolant, notamment dans l'affaire du Sahara marocain, le voilà en quête d'un parade appelée le Rif. Ou plutôt « l'indépendance du Rif », assortie de l'appellation « République du Rif », rhétorique reprise tout droit de cette littérature entretenue autrefois par les ennemis du Royaume du Maroc, dont un certain Boukharrouba, alias Boumediene... Il convient d'emblée de souligner qu'il s'agit-là d'un fantasme que la junte militaire algérienne, démantelée dans ses convictions, dépourvue également d'idéaux, franchissant le Rubicon du ridicule et du désespoir, cultive comme pour se consoler face à la patente turpitude dans laquelle elle s'est engouffrée. Un certain Aïd al-Kabir de 1975, Boumediene avait jeté dehors pas moins de 350.000 citoyens marocains, qui s'étaient trouvés dans la rue, avec femmes, enfants, vieillards et peut-être juste un baluchon sur le dos. Ces Marocains avaient bâti leur existence en Algérie et voilà qu'ils se retrouvaient dépourvus de leurs biens, leur fonds de commerce, leurs maisons, leurs objets précieux et, comble des combles, leur mémoire volés par des actes relevant de la barbarie policière du régime algérien, comme cette dame à qui on avait arraché ses bijoux à son arrivée à la frontière à Oujda... L'autre vérité plus que prouvée est que parmi les 350.000 marocains expulsés par l'Algérie en 1975, plus de 95% sont des originaires du Rif marocain. Et pour la plus grande majorité d'entre eux, ils étaient des agriculteurs qui travaillaient la terre, étant donné qu'après le départ des Français en 1962, un vide sidéral caractérisait le secteur en question, et les citoyens algériens étaient connus pour leur incapacité à remplacer les agriculteurs français. Les Rifains installés en Algérie pendant des années travaillaient, comme on a dit, la terre, produisaient et assuraient l'activité d'un secteur clé, et pour finir étaient tout simplement expulsés en 1975 comme de vulgaires parias par le régime de Boumediene qui n'avait pas assez de mots vulgaires et méprisants à leur égard. Lire aussi : L'Algérie, une haine maladive qui s'est affranchie de tout Or, ce qu'il est advenu, entre autres, plus tard est que les Rifains ont nourri une irascible haine envers l'Algérie. Et jusqu'à présent, le même ressentiment les anime pour ne pas nous prévenir que le jeu algérien déployé à grand rendort de propagande aujourd'hui est tout simplement dérisoire, voué à l'échec, rejeté violemment aussi. Il est d'autant plus pathétique que la communauté mondiale elle-même n'y voit qu'une lamentable opération de subversion. A défaut de réussir le cataclysmique séparatisme du Sahara – pour lequel Alger a dépensé au bas mot l'équivalent de 60 Milliards de dollars depuis cinquante ans – elle se rabat désormais sur un nouveau désastre, celui du prétendu Rif indépendant, prescrit à coup sûr à être son nouveau tombereau ! Alger n'a rien retenu de l'Histoire des dernières décennies, et bien sûr des leçons des cinquante années du siècle dernier. Alger fonctionne encore aux codes caducs, oblitérés des systèmes de pensées fabriqués sous le règne d'un dictateur dénommé Boumediene qui, mélange d'un gravissime et arrogant obscurantisme et une fierté mal placée, a tout simplement laissé pourrir une oligarchique dictature militaire et écrasé un peuple qui voit chaque jour confisquer ses idéaux de liberté et de progrès. Ses successeurs se sont engloutis dans ses traces d'un bellicisme anachronique, faignant de ne pas prendre en compte les changements majeurs qui ont bouleversé la planète... Tebboune, qui n'a jamais combattu – il avait à peine dix ans – le colonialisme en 1954 mais qui en revendique toute honte bue l'héritage, n'est pas simplement un usurpateur, mais le fossoyeur d'une histoire mémorielle dévorée par un démon, la haine du Maroc... « Président illégitime » parce que choisi par un général d'armée chamarré et hargneux , dénommé Saïd Chengriha, jamais élu démocratiquement, disons en tout cas par moins de 10% des électeurs, il est ce qu'on appelle ni plus ni moins le miroir caricatural d'une dictature militaire aux abois... Les Archives que la France devrait livrer au Maroc, au nombre de 2,5 Millions de pièces historiques et juridiques, dérobées et aujourd'hui promises à un retour légal, auront raison des prétentions territoriales de l'Algérie militaire, qui non contente d'avoir bénéficié arbitrairement en 1962 des centaines de milliers de kilomètres de territoires du Sahara oriental appartenant au Royaume du Maroc et spoliés à son bénéfice, n'a pas honte de s'ingénier encore à réclamer ce qu'elle appelle le « Sahara occidental » , pensant que notre pays est si faible, au point de l'amputer encore ...C'est bien évidemment se mettre un doigt dans l'œil...Ni le Sahara, ni le Rif ne céderont au mirage de cette Algérie expansionniste qui, tout compte fait, reprend à son compte ni plus ni moins l'héritage de l'idéologie colonialiste...