L'Exécutif européen a annoncé, mardi, l'adoption officielle de l'exemption aux obligations de jachères pour l'année 2024, l'une des mesures annoncées par Bruxelles pour calmer la colère des agriculteurs qui ont protesté contre la baisse de leurs revenus et le poids des règles européennes. "La Commission européenne a officiellement adopté un règlement accordant aux agriculteurs européens une exemption partielle de la règle de conditionnalité relative aux terres mises en jachère", indique un communiqué de la Commission, notant que le règlement entrera en vigueur le 14 février et s'appliquera rétroactivement à partir du 1er janvier 2024, pour une durée d'un an. Pour toucher les aides de la nouvelle Politique agricole commune (PAC), entrée en vigueur début 2023, les agriculteurs doivent normalement respecter des critères agro-environnementaux, notamment laisser au moins 4% des terres arables en jachères ou surfaces non productives (haies, bosquets, mares…). Lire aussi : Grogne du monde agricole : Les revenus des agriculteurs européens ont fondu d'un quart Selon la nouvelle décision, publiée au Journal officiel de l'UE, les agriculteurs pourront toucher les aides s'ils atteignent au moins 4% en additionnant non seulement les éventuelles jachères et surfaces non productives, mais aussi les cultures intermédiaires ou fixatrices d'azote (lentilles, pois…) sans usage de produits phytosanitaires. "L'exemption partielle répond à plusieurs demandes de flexibilité, comme l'ont demandé les Etats membres, afin de mieux répondre aux défis auxquels sont confrontés les agriculteurs de l'UE", souligne l'Exécutif, estimant que cette initiative est "soigneusement calibrée", afin de trouver le juste équilibre entre l'octroi des aides et la protection de la biodiversité et de la qualité des sols. "Cette mesure offre une certaine souplesse aux agriculteurs, tout en continuant à les récompenser pour leur travail crucial visant à favoriser la sécurité alimentaire et la durabilité de l'UE", a déclaré, à cet égard, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ajoutant que l'Exécutif présentera bientôt davantage de propositions pour "contribuer à alléger la pression" à laquelle sont confrontés les agriculteurs. Les Etats membres, qui souhaitent appliquer la dérogation au niveau national, doivent en informer la Commission dans un délai de 15 jours, afin que les agriculteurs puissent être informés dans les meilleurs délais, fait savoir Bruxelles.