Au grand désarroi des parents d'élèves, les grèves des enseignants au Maroc se poursuivent, laissant planer des inquiétudes quant au bon déroulement de l'année scolaire. Hier, jeudi le 2 novembre, le Ministère de l'Education Nationale à Rabat s'est trouvé en plein tumulte, alors que des enseignants et fonctionnaires se sont rassemblés pour exprimer leur mécontentement. Malgré un accord récemment conclu entre le chef du gouvernement et les syndicats, les grèves et les manifestations continuent de secouer le secteur de l'éducation au Maroc, mettant en lumière la controverse persistante entourant le statut unifié des fonctionnaires de l'Education Nationale. Cette question a créé un fossé profond entre le ministère de l'Education nationale et les syndicats ainsi que les acteurs du secteur. Ces derniers rejettent catégoriquement la version adoptée par le Conseil du gouvernement sans leur consentement, ce qui a poussé à une série de manifestations et de grèves pour exprimer leur opposition à cette loi. La Coordination nationale des enseignants, le Syndicat national de l'enseignement (FDT), la CDT, ainsi que l'UMT et l'UGTM (les syndicats les plus représentatifs) maintiennent leur mouvement de grève pour la troisième semaine consécutive. Les enseignants sont en grève nationale depuis le 31 octobre jusqu'au 2 novembre, avec des menaces de continuer en organisant des piquets de grève les 7, 8 et 9 novembre prochains, culminant par une marche nationale à Rabat, partant du Parlement pour aboutir au ministère de l'Education nationale. Lire aussi : Maroc : le chômage atteint 13,5% au T3-2023 (HCP) En outre, ces instances syndicales ont également programmé des sit-ins partiels devant le ministère de tutelle le mardi 7 novembre 2023, tout en maintenant des manifestations de protestation pendant les temps de récréation. La tension est à son comble, et le gouvernement appelle au dialogue pour résoudre le conflit. Le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, insiste sur l'importance du dialogue pour résoudre ces questions en suspens. Il a souligné la récente réunion entre le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et les représentants syndicaux, indiquant que les négociations sont toujours en cours. Lors de la réunion du 30 octobre, Aziz Akhannouch avait pris l'engagement d'améliorer le statut unifié du secteur, dans l'espoir d'apaiser les tensions et mettre fin aux manifestations de protestation. Cependant, les divergences persistent entre l'exécutif et les syndicats au sujet du statut unifié. Cette impasse soulève des inquiétudes quant à une escalade du conflit à long terme. Pour aggraver la situation, le ministre de l'Education nationale, Chakib Benmoussa, a décidé de procéder à des retenues sur les salaires des enseignants en grève. Le ministère a officiellement sollicité la Trésorerie générale du Royaume (TGR) pour entamer les déductions sur les salaires des enseignants en grève, en invoquant le principe du « salaire en échange du travail ». Les grévistes exigent l'annulation de toutes les décisions et sanctions disciplinaires prises à l'encontre des enseignants en raison de leurs activités militantes. Ils rejettent le statut, tant dans sa forme que dans son contenu, et appellent à son annulation ainsi qu'à une augmentation des salaires et des pensions. Malheureusement, en attendant que la situation se résolve, ce sont les élèves qui en pâtissent.