Véritable bras de fer entre le Ministère de l'éducation nationale d'un côté et les enseignants et leurs représentants syndicaux d'un autre. Dénonçant la volte-face de la tutelle, les quatre principaux syndicats de l'enseignement, rejettent catégoriquement la nouvelle réforme du statut des fonctionnaires du ministère de l'Education nationale. " Un statut qui découle d'une approche unilatérale et une violation flagrante de la méthodologie participative ", fustigent-ils dans un communiqué conjoint. La Fédération nationale de l'enseignement-UMT, le Syndicat national de l'enseignement-CDT, la Fédération libre de l'enseignement-UGTM et le Syndicat national de l'enseignement-FDT exigent par ailleurs la révision complète du nouveau texte. Une version qui n'a pas pris en considération leurs propositions par rapport aux dispositions du nouveau statut unifié de l'éducation. Revirement A l'origine de cette gronde des enseignants, l'adoption en Conseil de gouvernement le 27 septembre dernier du décret portant statut des fonctionnaires de l'Education nationale, amputé selon les syndicats, des revendications et des dispositions convenues dans le procès-verbal du 14 janvier 2023. Ces dispositions, déclinées selon les syndicats dans la version finale, concernent le statut des contractuels, des auxiliaires techniciens et administratifs. Les syndicats dénoncent ainsi " un statut défaillant qui ne répond pas aux aspirations des enseignants ". Véritable recul pour les négociations entamées depuis des mois entre la tutelle et les représentants syndicaux des enseignants, la publication du texte du nouveau statut dans le Bulletin officiel (BO n°7237 du 9 octobre 2023) a vite fait "d'empoisonner l'ambiance". Calendrier de protestations Montant aussitôt au créneau, les syndicats ont répondu lors d'une conférence de presse tenue lundi à Casablanca en annonçant le déclenchement des protestations. " Pour défendre jusqu'au bout leur cahier revendicatif ", insiste-ils. Ils ont par ailleurs annoncé un calendrier de protestations contre " cette réforme décevante " . Pour commencer, des grèves tenues les 24 et 25 octobre 2023, une deuxième grève le jeudi 26 octobre au niveau des délégations, un sit-in est également prévu pour le 2 novembre à Bab Rouah, devant le siège du ministère, à partir de 11 h. Les syndicats promettent d'autres rendez-vous et d'autres formes de protestation dont des grèves pour les prochains jours. Leur principale revendication ? " La révision du contenu du nouveau statut avant de reprendre tout dialogue avec le ministère ", réclament-ils. Les syndicats ont appelé également le corps enseignant ainsi que tous les fonctionnaires de l'Education nationale à boycotter les rencontres de communication locales et régionales organisées par la tutelle à propos du nouveau statut.