Le statut unifié des fonctionnaires de l'Éducation Nationale demeure un sujet de controverse persistant. Les syndicats et les acteurs du secteur rejettent fermement la version adoptée par le Conseil du gouvernement sans leur aval. En réponse, ils ont entamé une série de manifestations et de grèves pour exprimer leur opposition à cette loi. Lors de la conférence de presse du jeudi 2 octobre, qui a suivi la réunion du Conseil du gouvernement, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a été interrogé au sujet des problèmes qui ont émergé depuis l'adoption du statut unifié des fonctionnaires de l'Éducation Nationale. En réponse, Mustapha Baitas a souligné que, selon lui et le gouvernement, « le meilleur endroit pour discuter et résoudre les problèmes en suspens est la table du dialogue« , rappelant la récente réunion entre le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et les représentants syndicaux. « Les discussions sont toujours en cours« , a-t-il dit. En effet, le 30 octobre, lors d'une réunion avec les syndicats les plus représentatifs du secteur de l'Éducation Nationale, Aziz Akhannouch s'est engagé à améliorer le statut unifié du secteur. L'objectif de cette rencontre avec les parties ayant signé l'accord du 14 janvier était d'apaiser les tensions et de mettre fin aux manifestations de protestation contre le nouveau statut unifié. En présence du ministre de l'Éducation nationale, Chakib Benmoussa, et du ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'emploi et des compétences, Younes Sekkouri, le chef du gouvernement avait attentivement écouté les représentants de chaque syndicat, dans le cadre d'une initiative visant à résoudre la crise provoquée par le nouveau statut unifié. Selon des informations recueillies par Hespress, le gouvernement a donné son accord de principe pour réviser et améliorer le statut unifié, mais les syndicats maintiennent leur demande d'augmentation des revenus et des salaires des travailleurs du secteur. Néanmoins, le conflit entre le gouvernement et les syndicats concernant le statut unifié demeure posé et risque de s'aggraver et s'inscrire dan la durée, notamment après la récente décision du ministre de tutelle, Chakib Benmoussa, d'opérer des retenues sur les salaires des grévistes. En effet, le ministère de l'Éducation nationale a officiellement sollicité la Trésorerie générale du Royaume (TGR) pour commencer à déduire les salaires des enseignants en grève, en appliquant le principe du « salaire en échange du travail« . Cette mesure a été perçue par les syndicalistes du secteur comme une « menace » plutôt qu'une démarche visant à résoudre les problèmes en suspens. Chakib Benmoussa avait, en outre, exprimé des réserves concernant certaines des revendications des syndicats de l'enseignement, en particulier leur opposition au nouveau statut unifié. Il a en ce sens estimé que la demande d'augmentation générale des salaires ne concerne pas directement ce nouveau statut. Hespress a également eu accès à la correspondance du ministère adressée au directeur des dépenses du personnel de la TGR en vue de mettre en œuvre la retenue sur les salaires en raison de l'absence au travail, qualifiée d'illégale, et qui a été repoussée à plusieurs reprises. « Je suis heureux de vous informer que ce ministère ne voit aucune objection à la mise en œuvre de cette mesure à compter du 1er novembre 2023« , a précisé le ministre de l'Éducation nationale dans sa correspondance adressée à la TGR.