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Accord avec le FMI : Un sujet de frictions, de polémique et de grandes craintes
Publié dans Maroc Diplomatique le 04 - 11 - 2022

L'accord technique, conclu le 15 octobre dernier à Washington entre la Tunisie et le Fonds Monétaire internationale (FMI) pour un financement de 1,9 milliard de dollars sur 4 ans, ne semble pas encore apaiser les tensions, ni les préoccupations et encore moins les craintes des Tunisiens.
Pourtant, le nouveau programme tunisien soutenu par le FMI vise à restaurer la stabilité macroéconomique, à renforcer les filets de sécurité sociale et l'équité fiscale et à accélérer les réformes qui favorisent un environnement propice à une croissance inclusive et à la création d'emplois durables.
Manifestement, cette bouffée d'oxygène tant espérée pour remettre de l'ordre dans les finances publiques, a fini par susciter une levée de boucliers, une énième polémique et une vague de critiques acerbes contre le gouvernement, taxé de cacher la vérité aux Tunisiens.
En effet, le contenu de l'accord et, surtout, des engagements pris par la Tunisie sont restés inconnus, s'agissant notamment de l'abandon des subventions des produits de première nécessité, la privatisation d'un certain nombre d'entreprises publiques et la maîtrise de la masse salariale dans le secteur public.
Partis politiques et particulièrement l'UGTT ont vite dénoncé le mutisme du gouvernement sur le contenu de réformes, jugées douloureuses et pouvant produire une implosion sociale.
Face à une levée de boucliers, le gouvernement s'est trouvé acculé à divulguer, quoi que sommairement, le contenu de cet accord que tout le monde attendait et qui est, en même temps, contesté par tous.
L'influente centrale syndicale, l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) est montée vite au créneau accusant ouvertement le gouvernement d'agir en solo et de ne pas tenir les Tunisiens au courant des dispositions douloureuses de cet accord qui comporte des mesures, jusque-là, tues.
Pour ne pas perdre en crédibilité, le président Kaïs Saïed s'est trouvé obligé de marquer ses distances vis-à-vis du gouvernement sans pour autant présenter une alternative crédible ou sérieuse.
Lire aussi : Le FMI prête 3 milliards de dollars à l'Egypte pour financer un programme de réforme économique
En recevant dernièrement la cheffe du gouvernement, il s'est contenté de souligner l'impératif de parvenir à des solutions capables de sortir de ces situations sans atteindre le pouvoir d'achat des citoyens.
Pour sa part, cherchant à contenir cette colère, le gouvernement a choisi de communiquer, sans convaincre par ce que de manière un peu désordonnée.
La ministre des Finances, le ministre de l'Economie et de la Planification, le gouverneur de la banque centre de Tunisie et toute l'équipe de la commission des négociations avec le FMI se sont attelés le 26 octobre dernier à la tâche de présenter les engagements pris par la Tunisie, sans parvenir à chasser définitivement le doute qui continue à planer.
Le ministre de l'Economie et de la Planification, Samir Saïed, a fait savoir que les grandes lignes sur les réformes à mettre en place sont connues et n'ont pas changé et qu'elles concernent notamment les entreprises publiques, l'équité fiscale et le système de compensation. Il a avoué que « La compensation est une hémorragie importante qui épuise les finances publiques.
« Nous ne pouvons pas dire aux gens que nous allons maintenir les prix en l'état, cela est impossible », a-t-il souligné, estimant qu'il est temps de rompre avec la démagogie et de prendre conscience que la situation est « difficile » et qu'elle appelle à la solidarité de tous.
La ministre des Finances, Sihem Nemsia a crevé l'abcès en précisant, que « le gouvernement se dirige aujourd'hui vers la suppression permanente des subventions aux carburants d'ici 2026, et a déjà commencé un processus d'ajustement automatique des prix ».
Face à l'atermoiement des autorités et de leur hésitation, les partis politiques et organisations de la société civile n'ont pas ménagé les pouvoirs publics critiquant à la fois leur manque de transparence et leur incompétence à gérer les affaires du pays.
Le président d'Afek Tounes, Fadhel Abdelkefi a fait savoir que la Tunisie peut s'assurer des revenus supérieurs à celles du FMI si elle arrive à retrouver son rythme normal de production de phosphate, exprimant son inquiétude de l'abandon du système de compensation en estimant que « cela ne pourrait se faire au moment où le salaire minimum garanti n'excède pas 450 dinars ( 1 euro = 3,2 dt).
Pour sa part, le parti destourien libre (PDL) a indiqué que l'accord conclu avec le FMI « suscite des craintes et des inquiétudes chez les Tunisiens d'autant plus que les anciens gouvernements avaient déjà conclu des accords avec le FMI sans les appliquer ce qui avait conduit à leur rupture et à la dégradation de la situation économique et financière du pays ».
De son côté, le secrétaire général du parti Al Joumhouri, Issam Chebbi a soutenu que « le gouvernement Bouden n'est pas légitime » estimant que le FMI ne se contentera pas de la signature de la cheffe du gouvernement et qu'il exigera celle du président de la République, Kaïs Saïed.
Pour lui, « D'habitude, ces crédits sont adoptés par les parlements. Le gouvernement, à lui seul, est insuffisant ».
Le Secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Taboubi, a accusé le gouvernement de s'être engagé auprès du FMI à vendre des actifs publics, dont une banque (la Banque de l'Habitat), une usine (la régie nationale des tabacs et allumettes) et un certain nombre de quais dans le port de Radès (principal port commercial du pays).
Il a souligné que « la levée des subventions et la cession des établissements du secteur public est totalement inacceptable. »
Cette polémique, qui ne cesse d'enfler, survient à un moment où le pays vit un véritable malaise social, au regard des pénuries interminables des produits de première nécessité, l'envolée vertigineuse des prix et une crise économique et politique sans précédent avec un taux d'inflation a atteint 9,1% en septembre et des législatives anticipées, du 17 décembre 2022, devenues un sujet de friction politique dans la mesure où les partis politiques ont été exclus de facto de cette échéance par le nouveau code électoral.


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