Cette absence, que la présidence algérienne justifie par des réserves sur le processus préparatoire, traduit l'agacement du régime de Tebboune qui utilise la cause palestinienne pour rompre son isolement arabe. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune ne prendra pas part au sommet arabe extraordinaire prévu le 4 mars au Caire et consacré à la question palestinienne. Il a mandaté son ministre des affaires étrangères, Ahmed Attaf, pour représenter l'Algérie lors des travaux. Cette absence s'explique, selon les relais du régime, par «déséquilibres et insuffisances ayant entaché le processus préparatoire», lequel aurait été «accaparé par un cercle restreint de pays arabes», se réservant seuls le droit d'en arrêter les conclusions «sans la moindre concertation avec les Etats directement concernés.» Le procédé a profondément déplu à Alger, qui voit là, prétend-elle, une tentative de soustraire la cause palestinienne à l'arbitrage collectif. «Comme si la défense de la Palestine était devenue l'apanage de certains, quand elle devrait rassembler toute la nation arabe», s'indignent les même sources, condamnant une logique d'exclusion contraire aux discours officiels. Alger voit dans cette méthode une occasion de s'approprier un dossier qu'elle s'attache, depuis des décennies, à ériger en pierre angulaire de sa politique extérieure.