Si la nouvelle de la découverte du tunnel utilisé pour le trafic de drogue entre le Maroc et Ceuta fait la Une des journaux, ces derniers jours, la Garde civile espagnole a déjà informée de son existence. Depuis plusieurs années, elle a cherché à le localiser. Selon les médias espagnols, les enquêtes ont en effet duré plusieurs années et ont atteint leur apogée en décembre 2023. Tout a commencé avec l'interception d'un camion au port de Ceuta, chargé de trois tonnes de haschisch et en route vers la ville d'Algésiras (Cadix). Cette cargaison a été le point de départ des enquêtes qui ont conduit les enquêteurs vers la zone industrielle, où l'entrepôt dissimulant le tunnel a été découvert. Dans le cadre de l'opération baptisée «Hadès», la Garde civile a réussi à démanteler un réseau criminel dirigé par Mohamed Ali Douas, un employé de prison et député à l'assemblée locale de Ceuta pour le mouvement «Dignité et Citoyenneté». Deux policiers sont également impliquée, tandis que les arrestations concernent 14 personnes jusque-là. Les autorités espagnoles poursuivent actuellement leurs investigations pour déterminer l'étendue complète du tunnel, y compris sa longueur sur le territoire marocain et son point d'arrivée. Il reste également à vérifier si le lieu a été utilisé pour faire passer des migrants à Ceuta. La semaine dernière, la juge Maria Tardon de l'Audience nationale espagnole a envoyé une demande d'assistance judiciaire aux autorités marocaines pour renforcer la coopération sécuritaire dans les enquêtes. Le tribunal a également dépêché une commission judiciaire pour permettre à la Garde civile de poursuivre les investigations au-delà des frontières. Après avoir inspecté les premiers 50 mètres du tunnel sur le territoire espagnol, les autorités de Madrid attendent toujours une notification de leurs homologues marocains pour si l'entrée du tunnel a été trouvé de leur côté.