Le Hamas a averti des répercussions du silence international face aux crimes israéliens répétés à l'encontre du peuple palestinien, aux opérations de déplacements forcés et à la destruction des maisons dans les camps de réfugiés en Cisjordanie occupée. Dans un communiqué, le Hamas a mis en garde samedi «contre les conséquences du silence international face aux crimes du gouvernement d'occupation fasciste contre notre peuple, ainsi que les opérations de déplacement forcé et la démolition des maisons dans les camps de réfugiés en Cisjordanie occupée». Le mouvement de résistance palestinien a appelé l'ONU et ses institutions à «une action immédiate et efficace pour stopper les violations horribles et continues du droit international par l'occupation». Il a qualifié de grave violation du droit international la démolition par Israël des maisons et bâtiments résidentiels dans le camp de réfugiés de "Nour Chams" à l'est de la ville de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie occupée, ainsi que le déplacement forcé des Palestiniens sous la contrainte de la force militaire, soulignant que ces actes constituaient des crimes de guerre sous l'indifférence du monde entier. Le Hamas a également dénoncé les opérations militaires de l'armée israélienne en Cisjordanie occupée et «le terrorisme systématique contre les Palestiniens», les qualifiant de tentatives «désespérées vouées à l'échec de briser toute volonté de résistance». Samedi matin, l'armée israélienne a démoli 11 maisons dans le quartier Al-Manshiyah du camp de réfugiés de Nour Shams, où elle poursuit son opération militaire depuis 21 jours. Depuis le 21 janvier 2024, l'armée israélienne intensifie ses opérations militaires contre les villes et camps palestiniens du nord de la Cisjordanie, en particulier à Jénine, Tulkarem et Tubas, dans le cadre d'une opération baptisée «Le Mur de fer». Les autorités palestiniennes mettent en garde contre cette opération, affirmant qu'elle fait partie du plan du gouvernement de Netanyahu pour annexer la Cisjordanie et en déclarer la souveraineté, ce qui pourrait marquer la fin du projet de solution à deux Etats.
Une banalisation des meurtres d'enfants en Cisjordanie occupée
Par ailleurs, le journal britannique «The Guardian» a indiqué dans un article publié sur son site Internet samedi, que les meurtres d'enfants en Cisjordanie sont devenus monnaie courante depuis que l'armée d'occupation israélienne a intensifié son agression dans les territoires occupés. «The Guardian» a joint à son article une vidéo comprenant des images de caméras de surveillance montrant le moment où l'enfant Ayman Nassar Al-Haimouni (12 ans) a été tué par les balles d'un soldat d'occupation à Al Khalil. Al-Haimouni est tombé en martyr le 21 février, après que les forces d'occupation ont ouvert le feu sur lui, alors qu'il rendait visite à ses proches dans la région de Jabal Jawhar, au sud d'Al Khalil. Il a été blessé mortellement par balle à la poitrine. Le Guardian a indiqué qu'Israël a tué, en moyenne, deux enfants par semaine en Cisjordanie depuis le début de cette année, un taux légèrement supérieur à la moyenne de 2024, lorsque 93 enfants ont été tués. «Les militants des droits de l'Homme craignent que ce chiffre continue d'augmenter à mesure que l'armée israélienne adopte les techniques de Gaza en Cisjordanie occupée, déplaçant des dizaines de milliers de personnes de leurs maisons, détruisant des quartiers et assouplissant les règles d'engagement qui déterminent quand les soldats sont autorisés à ouvrir le feu», poursuit la même source. «L'armée israélienne n'a pas répondu aux questions sur le meurtre d'Ayman», a-t-elle ajouté. «Dans certains cas précédents, une enquête est annoncée sous la pression des médias, mais elle conduit rarement à une action réelle. En 2019, un soldat a été condamné à seulement un mois de travaux d'intérêt général après avoir tué un garçon de 14 ans à Gaza. Mais même cette simple responsabilisation est très rare». L'organisation israélienne de défense des droits de l'Homme Yesh Din relève que «la probabilité qu'un soldat israélien soit jugé pour avoir tué un Palestinien ne dépasse pas 0,4%, soit un procès sur 219 meurtres». Dans le même contexte, l'organisation de défense des droits de l'Homme Defense for Children International a déclaré samedi que le fait de ne pas tenir les soldats d'occupation israéliens responsables de leurs crimes et violations en Cisjordanie occupée leur donnait le feu vert pour en commettre davantage.
La suspension de l'aide humanitaire à Gaza qualifiée de "crime de guerre" Le Hamas a qualifié dimanche matin de "crime de guerre" et de "violation de l'accord" de trêve la décision israélienne d'empêcher l'entrée de toute marchandise ou approvisionnement dans la bande de Gaza. "La décision (du Premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu de suspendre l'aide humanitaire est un chantage mesquin, un crime de guerre et une violation flagrante de l'accord" de trêve, écrit le mouvement islamiste palestinien en appelant "les médiateurs et la communauté internationale (à) faire pression" sur Israël pour qu'il fasse machine arrière. Israël a annoncé dimanche matin qu'il suspendait l'entrée de marchandises et d'approvisionnements dans la bande de Gaza en reprochant au Hamas son refus d'une proposition américaine d'extension de la trêve et en menaçant d'"autres conséquences" en cas de désaccord persistant. "Le Premier ministre Netanyahu a décidé que, dès ce matin, toute entrée de marchandises et d'approvisionnements dans la bande de Gaza serait suspendue", indique un communiqué de son bureau. "Israël n'acceptera pas de cessez-le-feu sans libération de nos otages", ajoute le texte. "Si le Hamas persiste dans son refus, il y aura d'autres conséquences".