Après avoir rasé la Bande de Gaza, l'armée israélienne s'est tournée vers la Cisjordanie occupée pour poursuivre ses exactions génocidaires contre le peuple palestinien. Dimanche, les informations qui émanent de la ville et du camp des réfugiés de Jénine font état d'une destruction complète du camp et l'expulsion forcée de plus de 20.000 habitants. Le responsable adjoint du gouvernorat de Jénine, Mansour Al Saadi, a déclaré, dimanche 9 février, la destruction complète du camp de Jénine par l'occupation israélienne et l'expulsion forcée de plus de 20.000 habitants, qui ont dû fuir leurs maisons, leurs documents et leurs biens personnels, dans un complot visant à effacer la question des réfugiés, précise-t-il. S'exprimant lors d'une interview à la radio locale «Voix de la Palestine», Al Saadi a ajouté que ce qui se passe dans la ville et le camp de Jénine est une punition collective infligée à environ 400.000 citoyens de la région. Il a également insisté sur le fait que cette agression continue cause d'énormes pertes économiques et perturbe le processus éducatif. Il a appelé toutes les institutions juridiques et des droits de l'Homme internationales à entrer dans le camp pour constater l'ampleur du crime, soulignant qu'il existe une forte probabilité qu'il y ait des corps de martyrs et de blessés sous les décombres des maisons détruites. Par ailleurs, l'armée israélienne a lancé dimanche à l'aube une campagne militaire de grande envergure dans le camp de Nur Shams, dans le nord de la Cisjordanie occupée, et qui abrite environ 13.000 personnes, tout en menant une opération militaire similaire dans les camps voisins de Tulkarem et de Jénine. Les responsables du Comité populaire du camp de Nour Shams ont déclaré que plus de la moitié de ses habitants avaient quitté le camp depuis le début de l'opération de l'armée israélienne dans le camp voisin de Tulkarem. L'armée israélienne mène également depuis plus de deux semaines une campagne militaire de grande envergure dans le nord de la Cisjordanie, notamment dans les camps de Jénine, Tulkarem et Nur Shams et dans les villes de Qabatiya, Tammun et Tubas, où elle a annoncé avoir tué des dizaines de militants et arrêté des dizaines d'autres. En revanche, l'armée israélienne a confirmé que ses forces «élargissaient la portée de leur opération» vers le nord de la Cisjordanie, ajoutant dans un communiqué qu'une unité de combat israélienne "a commencé ses opérations à Nour Shams", et que ses soldats "ont ciblé un certain nombre de résistants et arrêté plusieurs Palestiniens dans la région". De son côté, le ministère palestinien de la Santé a annoncé la mort, depuis le début de l'année 2025, de 70 Palestiniens en Cisjordanie. Selon la même source, au moins 885 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes ou les colons en Cisjordanie depuis cette date. En revanche, quelque 32 Israéliens ont été tués dans des attaques ou des affrontements palestiniens lors d'opérations israéliennes dans la région au cours de la même période, selon les chiffres officiels israéliens.
Les exactions israéliennes prennent une direction catastrophique Le camp de réfugiés palestiniens de Jénine a été vidé de ses 30.000 résidents à la suite des opérations lancées par l'armée israélienne dans cette partie de la Cisjordanie occupée, a confirmé mardi une agence des Nations Unies. Récemment, l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) avait tiré la sonnette d'alarme sur les exactions qui se passent à Jénine et qui prenaient déjà, une direction «catastrophique». De grandes parties du camp ont été complètement détruites par une série de détonations des forces israéliennes. L'UNRWA faisait état de «100 maisons [qui] ont été détruites ou fortement endommagées», ajoutant que «les résidents de ce camp [qui] ont enduré l'impossible, ont dû quitté le camp», a déclaré depuis Amman (Jordanie), Juliette Touma, Directrice de la communication de l'UNRWA, lors d'un point de presse régulier de l'ONU à Genève. Ceux qui ont fui se trouvent dans les zones environnantes ou dans d'autres camps proches, a-t-elle précisé. Selon elle, la journée la plus violente a été celle de dimanche dernier, avec une forte explosion coïncidant avec le jour où les écoliers devaient retourner à l'école. Les forces israéliennes ont lancé le 21 janvier une vaste opération à Jénine contre les combattants affiliés au Hamas et au Jihad islamique. La nouvelle escalade «s'est produite dimanche à au moment où les enfants étaient censés retourner à l'école dans ce camp», a ajouté Mme Touma. Selon l'UNRWA, 13 écoles du camp et des environs sont toujours fermées. Cela a affecté 5.000 enfants dans cette zone. Israël persiste à promouvoir la proposition de déplacement des Palestiniens Malgré le désaveu d'un large pan de la communauté internationale à l'égard des propositions formulées, d'abord par le président américain Trump, puis par le Premier ministre israélien Netanyahu, et portant sur le déplacement des Palestiniens de la Bande de Gaza, Tel-Aviv continue de se faire l'écho de ce discours. Le ministre israélien de l'Energie, Eli Cohen, a renchéri sur les déclarations de son Premier ministre, proposant à son tour la création d'un Etat palestinien sur des territoires arabes. "Il y a des pays arabes avec de vastes territoires où un Etat palestinien pourrait être établi", a-t-il ajouté. Jeudi, Netanyahu avait suggéré que les Palestiniens établissent leur Etat en Arabie saoudite plutôt que dans leur propre pays, balayant du revers de la main toute notion de souveraineté palestinienne. Le 4 février, le président américain avait déclaré que Washington "prendrait le contrôle" de la Bande de Gaza et réinstallerait les Palestiniens ailleurs, dans le cadre d'un plan de réaménagement extraordinaire qui, selon lui, pourrait transformer l'enclave en "Riviera du Moyen-Orient". Sa proposition a été condamnée par les Palestiniens, les pays arabes et un large pan de la communauté internationale, dont le Canada, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni.