À peine la bande de Gaza évacuée, Israël a repris ses opérations militaires visant les activistes palestiniens. En brisant la trêve des attaques, l'Etat hébreu voudrait-il détruire les perspectives de paix en gestation au Proche-Orient ? Les craintes palestiniennes autour des véritables raisons du retrait de la bande de Gaza viennent d'être vérifiées. En effet, Ariel Sharon ne cherchait que de renforcer la mainmise de l'Etat hébreu sur la Cisjordanie. L'opération de désengagement de la bande de Gaza, comme l'appellent les Israéliens, n'était que la continuité de la politique de Sharon qui vise à réduire à néant la résistance palestinienne. Cette même politique qui l'a poussé à construire son mur de séparation en dépit d'une résolution de l'ONU. Durant l'opération de retrait qui s'est déroulée sans affrontements majeurs, les Palestiniens ont respecté une trêve des attaques. Une fois l'évacuation des 25 colonies de la bande de Gaza et du nord de la Cisjordanie a été achevée, Israël s'est pressé à relancer les opérations militaires contre les mouvements de la résistance palestinienne. Les forces israéliennes ont repris mercredi les actes d'assassinats ciblés contre les activistes palestiniens. Cette opération qui s'est déroulée dans le camp des réfugiés de Tulkarem (nord de la Cisjordanie), a coûté la vie à cinq activistes. Les soldats sont entrés dans le camp et ont encerclé une maison. Après un échange de coups de feu avec des hommes qui s'y trouvaient, des jeeps israéliennes sont arrivées et il y a eu de nouveaux tirs. Les corps de quatre tués ont été transportés à l'hôpital de Tulkarem. Il s'agit de membres du Jihad islamique, selon des habitants du camp. Un cinquième est mort à l'hôpital et un sixième palestinien a été blessé. «Les terroristes palestiniens ont été tués mercredi soir dans le camp de Tulkarem lors d'une tentative d'arrestation», a affirmé le colonel Roni Numa responsable de l'opération à la radio militaire. Selon lui, il ne s'agissait pas d'une opération de liquidation ciblée. «Les soldats ont ouvert le feu après que ces terrorises eurent tiré dans leur direction», a-t-il affirmé. Le colonel a aussi déclaré que les membres de cette cellule terroriste préparaient des attentats suicides et étaient financés par le Hezbollah. Ces opérations risquent ainsi de perturber le processus de paix au Proche-Orient. Le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas a aussitôt réagi en accusant Israël de détruire les perspectives de paix. « Nous condamnons fermement ce crime et la partie israélienne sera responsable de toutes les conséquences », a affirmé Abbas dans un communiqué. « Cette politique des Israéliens détruit le processus de paix et le cessez-le-feu », a-t-il ajouté en faisant allusion à la trêve des attaques anti-israéliennes respectée par les groupes armés palestiniens. Irritée par la mort d'un de leurs membres, la branche armée du Jihad islamique, les Brigades Al-Qods ont menacé d'une riposte rapide et importante à l'intérieur d'Israël. « L'ennemi sioniste doit savoir que les armes de la résistance sont toujours prêtes à répondre à l'agression et la riposte sera à la hauteur du massacre sauvage de Tulkarem », écrit le Jihad islamique dans un communiqué. Les opérations israéliennes ont vite provoqué un regain de violence qui s'est traduit par la mort d'un jeune juif religieux de nationalité britannique Shmuel Matt, 21 ans. Selon les médias, il a été tué à coups de couteau par un Palestinien dans la vieille ville de Jérusalem. Il s'agissait du premier attentat commis par des Palestiniens depuis trois ans dans la vieille ville de Jérusalem, qui fait partie de Jérusalem-est conquise et annexée par Israël en 1967.