La violence n'a fait qu'augmenter après le fameux attentat du Djihad menaçant la fin d'une trêve déjà fragile. L'attentat perpétré par le Djihad, à la veille du retrait israélien de la bande de Gaza, a provoqué un véritable retour accéléré en arrière du processus de paix en Proche-Orient. La flambée de violence qui a suivi l'opération du Djihad menace de mettre fin à une trêve déjà fragile. Le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, a prévenu dimanche que l'Etat hébreu se tiendrait prêt à lancer une offensive contre Gaza si l'autorité palestinienne ne parvenait pas à faire cesser les violences des activistes. Ariel Sharon a déclaré qu'il ne fixera aucune limite à ses forces de sécurité. Une offensive militaire "massive, prolongée et complexe", a expliqué le ministre de la Défense, Shaul Mofaz, lors de la réunion hebdomadaire du gouvernement. L'armée israélienne a cependant poursuivi ses opérations ciblées contre des responsables du Hamas. «J'ai parlé avec les responsables de la défense et je les ai informés qu'il n'y a pas de restrictions pour nos opérations", avait déclaré le Premier ministre israélien. En effet, dimanche matin, un tireur d'élite des forces israéliennes a abattu un commandant du Mouvement de la résistance islamique. Saïd Seyam était commandant du Hamas à Khan Younès, camp de réfugiés palestiniens du Sud de la bande de Gaza. Selon des témoins, il a été abattu d'une balle dans la nuque. La mort de Saïd Seyam porte à huit le nombre des membres du Hamas assassinés par les forces israéliennes dans le cadre de la reprise des "assassinats ciblés". La reprise de ces assassinats a été ordonnée par le Premier ministre, Ariel Sharon, juste après l'attentat suicide de Netanya, qui a coûté la vie à cinq Israéliens. Un porte-parole du Hamas à Gaza a affirmé qu'une telle offensive ne ferait que provoquer plus de violences. «S'ils pénètrent dans Gaza, nous ne resterons pas silencieux», a-t-il menacé. À un mois de l'évacuation programmée des 21 implantations juives de Gaza et de leurs quelque 8.000 colons, ce nouveau cycle de violences jette une ombre sur la poursuite du processus. «Nous y voilà encore et encore dans ce piège dont nul ne sait comment sortir», a écrit Roni Shaked, éditorialiste au quotidien israélien «Yedioth Ahronoth». De son côté, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas ,a appelé samedi les groupes militants palestiniens à cesser leurs attaques contre Israël et à reprendre la trêve de cinq mois avec l'Etat hébreu, tout en dénonçant la politique du gouvernement Sharon. Le dirigeant palestinien s'exprimait lors d'une allocution à la télévision palestinienne, alors que l'on assiste pour le troisième jour consécutif à une nouvelle flambée de violences dans la bande de Gaza, avec la reprise des tirs de roquettes et de mortiers palestiniens sur des colonies juives et des attaques ciblées israéliennes contre les membres du Hamas et du Djihad islamique. Dans son discours prononcé depuis son bureau de Gaza, Mahmoud Abbas a appelé les activistes palestiniens à respecter leurs engagements, estimant que le cessez-le-feu est dans l'intérêt du peuple palestinien. «Je lance un appel à toutes les factions et forces palestiniennes de renouveler et de déclarer leur engagement à ce sur quoi nous nous sommes mis d'accord, de respecter l'Autorité (palestinienne) et d'obéir à la trêve», a-t-il déclaré.