Les mouvements de résistance palestinienne ont récemment annoncé la fin de la trêve avec Israël. Le Hamas et le Djihad islamique accusent l'Etat hébreu de ne pas remplir ses engagements dans le cadre de cette trêve officieuse. La situation au Proche-Orient a connu une véritable descente aux enfers. Le cercle des violences entre Israël et les groupes de résistance palestiniens à savoir le Hamas et le Djihad ne cesse de faire des dégâts. Après l'attentat revendiqué la semaine dernière par le Djihad islamique, Israël a repris ses raids et ses attaques visant des activistes palestiniens. Trois des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa avaient été tués dans un raid mené jeudi sur le nord de la bande de Gaza. Le troisième activiste, âgé de 27 ans, a succombé à ses blessures samedi à l'hôpital. Les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa est une milice liée au Fatah du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Ce dernier a tenté de calmer les esprits en appelant les diverses fractions palestiniennes à respecter la trêve. «Nous avons accepté une trêve, donc nous devons continuer à la respecter jusqu'à ce que la sécurité prévale afin que les citoyens ne se sentent pas menacés par les avions et les chars (israéliens)», a déclaré Abbas. Mais le message du président de l'Autorité palestinienne, soumis à une forte pression des Etats-Unis qui l'exhortent à désarmer les activistes palestiniens, sonne de plus en plus creux. Vendredi, le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Méchaal, a décrété la fin de ce cessez-le-feu. «Il n'y a plus de place pour une trêve. Je dis à nos frères de l'Autorité (palestinienne) que nous assistons à une stagnation politique», a déclaré Méchaal lors d'un meeting à Damas où il vit en exil. Dès le début du mois de novembre, le Hamas avait laissé entendre qu'il ne prorogerait pas la trêve pour les semaines précédant les législatives du 25 janvier, auxquelles le groupe aligne pour la première fois des candidats face au Fatah, le principal mouvement palestinien. «L'ennemi n'honore aucun de ses engagements. Cela reste une accalmie à sens unique, alors que c'était censé être réciproque. Du coup, personne ne doit rêver qu'une nouvelle accalmie va suivre», avait déclaré Masri le 2 novembre. «Les conditions actuelles n'encouragent pas le mouvement à poursuivre l'accalmie. Il faut donc que toutes les parties concernées par le succès du dialogue national fassent pression sur l'occupant pour qu'il remplisse les conditions fixées par les factions», avait déclaré trois semaines plus tard un autre porte-parole, Sami Abou Zohri. Samedi dernier, le chef du Djihad islamique s'est aligné sur les propos de Khaled Méchaal en déclarant dans un entretien à Al Manar, la chaîne du mouvement chiite libanais Hezbollah, que le mouvement ne reconduira pas la trêve avec Israël à la fin de l'année. «Nous ne pensons pas que les résultats que nous avons obtenus de la trêve nous encouragent à la renouveler pour une seule journée à la fin de cette année», a-t-il affirmé. Il a expliqué que «l'ennemi sioniste» n'avait pas rempli ses engagements dans le cadre de cette trêve officieuse, et n'avait pas libéré de prisonniers palestiniens et poursuivi les assassinats ou arrestations de militants palestiniens. Après avoir signé la trêve avec le Premier ministre israélien Ariel Sharon à Charm el Cheikh, le président palestinien avait obtenu des factions radicales, dont le Hamas, qu'elles respectent cet engagement jusqu'à la fin de l'année 2005.