Alors que la violence inter-palestinienne bat son plein à Gaza, un attentat-suicide frappe la ville israélienne d'Eilat. Deux organisations, issues du Fatah, ont conjointement revendiqué l'attaque. Au moins trois personnes ont été tuées et plusieurs autres grièvement blessées lors d'un attentat-suicide, lundi 29 janvier, à Eilat, dans le sud d'Israël. Le kamikaze a pris pour cible une petite boulangerie du centre commercial de la ville, visée pour la première fois par un attentat-suicide. «Après avoir examiné les lieux, nous sommes parvenus à la conclusion que l'explosion a été causée par un kamikaze», a déclaré à la presse Bruno Stein, chef de la police d'Eilat. L'explosion est survenue à 9 h 40 locales (7h 40 GMT) dans le centre commercial Isidore, dans un quartier en retrait du front de mer et des grands centres touristiques de cette station balnéaire sur la mer Rouge. Le Djihad islamique et les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, issues du Fatah, ont revendiqué conjointement l'attentat-suicide. Ils ont affirmé que l'attaque avait été commise par un Palestinien de 21 ans originaire de Gaza. Dans un premier temps, un interlocuteur anonyme parlant au nom de trois groupes palestiniens : le Djihad islamique, les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa et l'Armée des croyants (un groupe inconnu) – avait revendiqué l'attentat. Mais l'authenticité de cette revendication n'a pu être confirmée et aucun communiqué l'appuyant, comme c'est le cas d'habitude, n'a été publié dans l'immédiat. Khaled Al-Batch, haut dirigeant du Djihad islamique, a déclaré que cet attentat était «la riposte logique à la poursuite des crimes de l'ennemi sioniste». Le Djihad islamique ne s'est pas associé à la trêve conclue en novembre dans la bande de Gaza par Israël et certaines organisations palestiniennes. Cet attentat intervient au lendemain d'une offre saoudienne de médiation pour mettre fin aux violences inter-palestiniennes qui continuent à embraser la bande de Gaza. Lundi des combats se déroulaient aux alentours du QG de la Sécurité préventive fidèle au Fatah, dans le quartier de Tal Al-Hawa dans le sud de Gaza. Des échanges de tirs sporadiques ont opposé les militants rivaux dans d'autres quartiers de Gaza où plusieurs détonations ont été entendues dans la matinée. Un officier des services de sécurité fidèles au Fatah, Abed Affandi, 57 ans, a été tué par des hommes armés du Hamas qui ont intercepté sa voiture dans le centre de Gaza. Avant l'aube, un membre du Hamas a été tué à Gaza, alors qu'un autre Palestinien a été mortellement touché dans des affrontements à Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien. Un membre des services de sécurité blessé a en outre succombé. Ces décès portent à 32 le nombre de Palestiniens tués dans la bande de Gaza depuis le début, jeudi soir, de la dernière vague d'affrontements entre les islamistes du Hamas, qui contrôlent le gouvernement, et le Fatah, le parti du président Mahmoud Abbas. Les heurts ont fait une centaine de blessés. Les tensions entre Hamas et Fatah se sont exacerbées après l'annonce à la mi-décembre par le président Mahmoud Abbas de son intention d'organiser des élections anticipées, dénoncées comme un "coup d'Etat" par le Hamas. Le dialogue entre les deux fractions sur la formation d'un cabinet d'union avait repris le 23 janvier avant d'être de nouveau interrompu en raison des violences. Palestine : le chemin de la paix passe-t-il par La Mecque ? L'Arabie Saoudite a invité, dimanche 28 janvier, les dirigeants des deux factions rivales palestiniennes que sont le Fatah et le Hamas à s'entretenir dans la ville sainte de La Mecque. L'invitation a été acceptée par le gouvernement palestinien dirigé par le Hamas et le parti présidentiel. Le roi saoudien, Abdallah ben Abdel-Aziz, a annoncé cette invitation dans une lettre rendue publique dimanche alors que le conflit entre le Fatah et le Hamas connaît une nouvelle escalade. Et malgré l'initiative saoudienne, les combats entre frères ennemis continuent de faire des victimes.