Le chef de l'Autorité palestinienne, Mohmoud Abbas, s'est rendu à Gaza dans l'espoir de sauver la trêve informelle. Une mission qui s'annonçait rude. Deux jours après l'attentat meurtrier en Israël qui a ébranlé la trêve informelle, le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas s'est rendu jeudi après-midi à Gaza pour une réunion d'urgence avec les groupes armés. Le but était de tenter de sauver la trêve. Avant de quitter Ramallah en Cisjordanie, M. Abbas a dénoncé la nouvelle "spirale de violence" après la mort d'un activiste palestinien, abattu par des militaires israéliens en Cisjordanie. «C'est exactement ce que nous qualifions de spirale de la violence», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. Malgré cette montée de violence, le chef politique du Hamas Khaled Machaâl, a affirmé jeudi que son mouvement et les autres factions extrémistes palestiniennes continuaient de respecter la trêve avec l'Etat hébreu et ce en dépit de l'attentat suicide de mardi qui a fait cinq morts dont le kamikaze dans la station balnéaire israélienne de Natanya. Cependant, il a lancé une mise en garde, jugeant que les violations continuelles de cette trêve par les Israéliens pourraient relancer les affrontements et mettre un terme à ce cessez-le-feu tenant depuis quatre mois. "Israël provoque les factions palestiniennes pour les forcer à briser la trêve", a-t-il lancé. Les autorités israéliennes ont attribué l'attentat de mardi à un kamikaze du Djihad islamique. Ce mouvement est considéré comme le second mouvement extrémiste palestinien après le Hamas. Après l'attentat, plusieurs Palestiniens ont trouvé la mort, suite aux violences commises par l'armée israélienne qui a bouclé totalement les territoires palestiniens jusqu'à nouvel ordre, réoccupé la région de Tulkarem d'où était originaire le kamikaze de Netanya. Elle a aussi arrêté 10 activistes présumés du Jihad islamique, dans la nuit de mercredi à jeudi, en Cisjordanie. Aussitôt l'attentat fut perpétré, M.Abbas avait convoqué une réunion d'urgence des dirigeants des principaux groupes palestiniens à Gaza "pour discuter du dangereux impact de l'attaque". Abbas, qui a qualifié l'attentat "d'attaque terroriste", est soumis à une forte pression internationale pour juguler les groupes armés palestiniens. La visite que le chef de l'autorité palestinienne devait entamer à Gaza avait pour unique ambition de donner un nouveau souffle à la trêve. «Cette visite est destinée à renforcer la trêve et aborder d'autres sujets comme les élections et bien sûr le retrait", a-t-il souligné, en faisant référence au retrait d'Israël de la bande de Gaza, qui doit commencer le 17 août et à la trêve des attaques anti-israéliennes. Cette trêve est observée en règle générale depuis fin janvier par les groupes palestiniens. Côté israélien, l'armée a renforcé son dispositif autour de la bande de Gaza, dont les colonies ont été bouclées, de crainte que des groupes d'extrême droite tentent de forcer les barrages pour rejoindre ces implantations. Des soldats ont évacué de force jeudi des centaines de colons furieux qui protestaient contre la fermeture des implantations de Gaza, par les autorités jusqu'à leur évacuation. La décision a été prise afin d'éviter l'infiltration dans les 21 implantations d'extrémistes de droite qui voudraient empêcher leur démantèlement. Le "Conseil des implantations" de Cisjordanie et de Gaza a appelé pour le 18 juillet à une marche "pacifique" massive vers le bloc des colonies du Goush Katif, dans le sud de la bande de Gaza. La principale organisation de colons a maintenu son projet malgré la décision de fermeture qu'elle a dénoncée.