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José Manuel Albares : «La position de l'Espagne sur le Sahara s'inscrit dans la déclaration conjointe hispano-marocaine, partagée par une majorité de pays européens»
«La position de l'Espagne sur le Sahara est bien connue et s'inscrit dans la déclaration conjointe hispano-marocaine, partagée par une majorité de pays européens», a affirmé M. José Manuel Albares, ministre espagnol des affaires étrangères, dans un entretien accordé au quotidien El País, publié dimanche 2 mars. Insistant sur l'importance du partenariat avec Rabat, M. Albares a qualifié le Maroc d'«acteur stratégique incontournable» pour la stabilité régionale et la coopération euro-méditerranéenne. M. Albares a réitéré le soutien de son pays au processus onusien en vue d'un règlement de la question du Sahara, tout en saluant le rapprochement entre l'Union européenne et le royaume chérifien. Il a rappelé que Madrid et Rabat entretiennent une relation fondée sur la concertation et le respect mutuel, couvrant des domaines allant de la sécurité à l'économie, en passant par la gestion des flux migratoires. Une Europe à la croisée des chemins Dans un contexte international marqué par des recompositions stratégiques, M. Albares a exhorté l'Europe à assumer pleinement ses responsabilités en matière de sécurité et de défense. «Nous ne pouvons pas nous contenter d'une réflexion perpétuelle ; il est temps de nous mobiliser», a-t-il noté, insistant sur l'urgence de doter le continent d'un cadre de défense plus robuste. Evoquant les tensions transatlantiques, M. Albares a rejeté l'affirmation du président américain Donald Trump selon laquelle l'Union européenne aurait été conçue pour nuire aux Etats-Unis. «L'Europe et l'Amérique sont des alliés historiques. Depuis les débuts de la construction européenne, nous avons avancé ensemble dans un intérêt commun», a-t-il déclaré, tout en soulignant la nécessité pour l'Europe de sanctuariser son autonomie stratégique. M. Albares a notamment plaidé pour la création d'un «pilier européen de défense» au sein de l'Otan, combinant des contributions nationales et des financements à l'échelle de l'Union. Il a également défendu l'engagement de l'Espagne, rappelant que Madrid se hisse au huitième rang des contributeurs absolus de l'Alliance atlantique et s'est fixé pour objectif d'atteindre les 2 % du PIB consacrés à la défense d'ici 2029. Une approche globale face aux défis internationaux Interrogé sur les grands dossiers internationaux, M. Albares a insisté sur la nécessité pour l'Europe de diversifier ses partenariats et d'adopter une approche équilibrée dans ses relations avec la Chine et l'Inde, tout en renforçant ses liens avec l'Amérique latine. Concernant le Proche-Orient, M. Albares a défendu la politique étrangère de l'Espagne, affirmant qu'elle s'inscrivait dans le cadre du droit international et des efforts de paix en cours à Gaza. M. Albares a conclu en appelant à une redéfinition de l'approche européenne en matière de sécurité, exhortant le continent à agir de manière concertée pour relever les défis émergents et les enjeux géopolitiques persistants.