La députée du Parti Socialiste Unifié (PSU), Nabila Mounib, a déposé un projet de loi pour accorder l'amnistie générale aux détenus du Hirak, a annoncé le secrétariat du parti, la semaine dernière. Le PSU, membre de l'opposition a présenté au Parlement un projet de loi visant à gracier le chef du mouvement Rif Hirak, Naser Zafzafi, et ses compagnons, en détention depuis 2017. « L'approbation de ce projet de loi renforcera la confiance entre l'Etat et les régions marginalisées. Une réconciliation historique avec ces zones est nécessaire pour avancer dans le développement », a-déclaré Nabila Mounib, d'autant plus que le gouvernement a désormais reconnu les revendications des militants du Hirak comme « légitimes et justes ». Le projet de loi, présenté à la Chambre des représentants, demande l'abolition de toutes les peines prononcées à l'encontre des personnes détenues lors des manifestations sociales dans la région du nord du Rif, qui ont éclaté en octobre 2016 et l'annulation de ses effets judiciaires. La demande du PSU risque d'aboutir à un échec car très minoritaire au parlement où il n'a que deux des 395 sièges qui composent la Chambre des représentants, mais Mounib a expliqué qu'il allait entamer une série de contacts avec le reste des partis pour les convaincre de voter en faveur du projet de loi, qui a besoin des deux tiers. Cette demande est la deuxième, que le PSU présente ce projet de loi pour gracier des militants du Rif, dont sept seulement restent en prison. La première fois, c'était en 2019 mais ensuite, cela n'a pas été débattu au Parlement en raison du caractère minoritaire de la formation qui a fait la proposition. Pour rappel, la députée, qui d'ailleurs n'a toujours pas le droit d'entrer dans l'enceinte du parlement car elle n'a pas de carnet de vaccination, appelle à la libération de tous les détenus des mouvements sociaux et à ouvrir une nouvelle page sur la marginalisation, l'exclusion et l'oppression que le la région connaît. Selon Mounib, les jeunes ont « des capacités et une énergie importantes » qui peuvent être utiles s'ils peuvent l'utiliser pour contribuer au développement et à la prospérité de la région. Cependant, les efforts de Mounib en faveur des détenus du Hirak pourrait avoir des effets, car en novembre dernier, peu après sa nomination au gouvernement, le ministre de la justice, Abdellatif Ouahbi, a déclaré lors d'une émission télévisée « Confidence de presse » sur 2M, qu'il travaillait sur une demande d'amnistie pour les détenus du Hirak. Depuis lors, il n'en a plus parlé depuis. Les manifestations du Rif, l'un des moments les plus critiques du pays, ont conduit en prison plusieurs personnes, dont la plupart purgent leur peine ou ont bénéficié de grâces royales.