Par Khadija Skalli Le collectif de défense des victimes de Taoufik Bouachrine souligne, mardi 18 juin, lors d'un point de presse à Casablanca, que « la lettre adressée par le Groupe de travail sur la détention arbitraire relevant de l'ONU (GTDA) aux victimes est une grande victoire ». Le collectif de défense des victimes de Taoufik Bouachrine, condamné à 12 années de prison ferme pour « viols » et « traite d'êtres humains », a tenu aujourd'hui, mardi 18 juin à Casablanca, un point de presse. L'objectif de cette conférence, souligne maître Mohamed Karout, l'un des avocats des plaignantes, est « d'éclairer l'opinion publique ». « L'affaire a connu un important rebondissement. Le Groupe de travail sur la détention arbitraire relevant de l'ONU (GTDA) a adressé le 12 juin une lettre aux victimes de Bouachrine », précise l'avocat au barreau de Rabat, dans une déclaration à Maroc diplomatique. Et de poursuivre : « A travers cette missive, le GTDA a voulu éclaircir sa position ». Dans son courrier, l'organisme onusien a tenu d'abord à remercier les victimes « d'avoir pris l'initiative de venir lui exposer leurs douleurs », suite à la publication de son avis consultatif, qui a été perçu comme innocentant Taoufik Bouachrine. A ce sujet, le GTDA a précisé que « son mandat s'inscrit dans les droits de l'homme et non dans la justice pénale ». En d'autres termes, le Groupe de travail ne se prononce pas sur la culpabilité ou sur l'innocence d'une personne mais tranche les questions relatives aux violations potentielles de certains droits de cette personne. « Le Groupe de travail sur la détention arbitraire de l'ONU a été induit en erreur. Son premier avis a été basé sur de fausses allégations. Après avoir entendu les victimes, il a envoyé cette lettre pour apporter des éclairages sur ces informations erronées et les fausses interprétations », ajoute maître Mohamed Karout. Avant d'enchaîner : « Le Groupe de travail a exprimé aussi sa confiance dans le système judiciaire national pour rendre justice à ces victimes ». Le GTDA espère que « l'avis rendu en faveur de M. Bouachrine ne soit pas un frein à la procédure idoine pour les allégations qui sont portées à son encontre ». « C'est une grande victoire. Certes, ni le premier rapport ni ce second avis n'ont une valeur juridique. Toutefois, ce courrier apporte des vérités et messages clairs », se félicite Mohamed Karout. La prochaine audience du procès aura lieu vendredi 21 juin. L'affaire connaîtra certainement de nouveaux rebondissements dans les prochains jours. A suivre !