Des défenseurs de Toufiq Bouachrine jugé pour des faits aussi graves que la traite des êtres humains et le viol ont tenté d'instrumentaliser l'avis rendu par le Groupe de travail sur la détention arbitraire «GTDA». Celui-ci avait émis un avis qu'ils ont pris pour un jugement innocentant le journaliste. Cependant, le Groupe a envoyé, ce mercredi 12 juin, une mise au point pour clarifier les choses. Dans une lettre signée par le président-rapporteur, José Antonio Guevara Bermudez, le Groupe de travail affirme qu'il compatit aux douleurs exprimées par les victimes et ajoute qu'il «ne se prononce pas sur la culpabilité ou l'innocence d'une personne mais tranche les questions relatives aux violations potentielles de certains droits de cette personne ». Plus loin, il souligne qu'«il est d'une importance toute particulière de lutter contre les violences faites aux femmes». Le Groupe déclare aussi qu'il«exprime sa confiance dans le système judiciaire national pour rendre justice à ces victimes toutes les fois où la violence est connue». Enfin pour être encore plus clair et empêcher toute interprétation tendancieuse, le Groupe de travail a précisé que sa mise au point «est destinée à s'assurer que l'avis rendu en faveur de Bouachrine ne soit pas un frein à la procédure idoine pour les allégations qui sont portées à son encontre». De leur côté, les avocats des victimes dont Maîtres Zehrach et Krout affirment à L'Observateur du Maroc et d'Afrique avoir pris connaissance de la correspondance du GTDA. Un document qu'ils considèrent comme élément clé pour casser les contre-vérités avancées par la défense de Bouachrine concernant l'avis 85/2018 de ce Groupe de travail. La défense des victimes insiste sur la souffrance dont continue de souffrir les victimes et que reconnaît solennellement aujourd'hui le GTDA. Il n'empêche, pour eux, le combat pour ces victimes se poursuit.