La réponse du Groupe de Travail sur les Détentions Arbitraires, compatissant avec les victimes de Taoufik Bouachrine, a de quoi ravir le Comité des Défenseurs des victimes. Dans son écrit, le GTDA exprime sa compassion envers la cause des victimes et rappelle que son avis consultatif n'est pas une décriminalisation de Bouachrine. " C'est une première, nous confie Maître Mohamed El Haini, membre du Comité des défenseurs des victimes de Bouachrine. Aucune instance onusienne n'avait avant aujourd'hui, répondu dans un communiqué public aux victimes d'aucune cause de quelque sorte qu'elle soit, un manquement que nous avons longuement critiqué". Plus encore, continue-t-il, "le fait que la GTDA ait exprimé sa compassion envers les victimes appuie la légitimité de leur cause. Nous considérons ainsi que quiconque a interprété le communiqué comme innocentant Bouachrine s'est complètement fourvoyé. Le GTDA a clairement exprimé que son avis était purement consultatif et aucunement une sentence et encore moins une sentence d'ordre pénal". El Haini conclut en sollicitant l'intervention de l'Etat dans les termes suivants : "nous demandons à l'Etat marocain d'intervenir pour remettre les pendules à l'heure. Nous considérons que l'Exécutif a failli à son rôle de protection des victimes". De son côté, Maître Lahbib Hajji, également membre du Comité de défense des victimes de Bouachrine, précise que "cette réponse de la part du GTDA reconnaît l'intégrité de la procédure entamée par la justice marocaine à l'égard de Bouachrine. Elle certifie que les procédures judiciaires sont justes et équitables et que le système juridique marocain est intègre." Il avance même : "nous estimons que le GTDA a été manipulé par les défenseurs de Bouachrine. Son avis, bien que consultatif, n'a pas été juste envers les victimes. Heureusement, l'instance s'en est rendue compte, et a essayé de rectifier le tir" conclut-il. Les deux avocats ont rappelé que cet avis consultatif ne revêt certes aucun aspect contraignant, mais son interprétation erronée de la part de plusieurs parties a causé des séquelles d'ordre moral chez les victimes de Taoufik Bouachrine, et a créé un impact travesti de la réalité dans l'opinion publique.