L'Afrique ne devrait pas rater la révolution numérique qui permettrait au continent de réaliser un saut qualitatif dans plusieurs domaines, a relevé, jeudi à Marrakech, la secrétaire exécutive adjointe de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), Giovanie Biha. « Nous avons eu l'occasion de discuter de l'économie numérique, ses opportunités et ses défis pour le continent. Le constat général est que l'Afrique ne peut pas rater la révolution numérique qui peut d'une certaine façon permettre au continent de réaliser un bond qualitatif dans divers domaines », a dit Mme Biha dans une déclaration à la presse, en marge des travaux de la 38ème réunion du Comité d'experts de la 52ème conférence des ministres africains des Finances, de la planification et du développement économique (COM2019) de la CEA. Elle a, dans ce sens, noté que les discussions lors de cette réunion, qui se tient du 20 au 22 mars, ont porté sur différents aspects, essentiellement le rôle des nouvelles technologies dans l'augmentation de l'efficacité et l'efficience de la politique fiscale. Sur cette question, a poursuivi Mme. Biha, « il y a eu beaucoup de contributions des participants et nous nous sommes rendus compte que plusieurs pays présents à cette conférence ont déjà adopté les nouvelles technologies pour renforcer la transparence, l'efficacité et l'efficience et l'éthique de la gestion fiscale ». Elle a, par ailleurs, fait savoir que les travaux de la deuxième journée de cette réunion ont été axés sur les questions statutaires de la CEA, ses activités, son programme de travail, ses résultats, et ses organismes subsidiaires. → Lire aussi : Le Maroc élu à la présidence du Bureau de la COM2019 Ainsi, les intervenants ont présenté plusieurs rapports, notamment sur les activités de la CEA pour la période allant d'avril 2018 à mars 2019, sur la suite donnée aux résolutions de la COM2018 et sur le financement du matériel roulant ferroviaire en Afrique, outre le plan-programme et le budget-programme de la commission pour l'exercice 2020. A cette occasion, le directeur du bureau sous-régional de la CEA en Afrique centrale, Antonio Pedro, a précisé, dans une déclaration à la MAP, que les activités de la commission ont couvert, durant la période avril 2018-mars 2019, plusieurs domaines, en particulier la transformation économique du continent, la création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) et le développement macroéconomique. En Afrique centrale, a-t-il soutenu, « nous nous focalisons sur la diversification économique et nous œuvrons actuellement avec le Cameroun et le Gabon ainsi que d'autres pays de la région pour les aider à élaborer leurs stratégies en la matière ». M. Pedro a, à cet égard, mis l'accent sur l'importance du consensus de Douala (septembre 2017) qui souligne la nécessité d'accélérer le processus de diversification des économies de la sous-région, à travers la promotion d'une industrialisation basée sur les ressources naturelles et tirée par le commerce et l'urbanisation. Pour sa part, le Directeur du Bureau régional pour l'Afrique australe de la CEA, Said Adejumobi, a fait remarquer que la digitalisation pourrait optimiser davantage la gestion fiscale en Afrique. « En introduisant la digitalisation dans la politique fiscale, les pays gagneront encore plus en termes des impôts et pourront atteindre une meilleure maximisation des revenus et recettes », a-t-il expliqué. L'usage des nouvelles technologies, a estimé M. Adejumobi, permet également aux établissements et entreprises publics d'améliorer leur efficience et performance, ainsi que de développer leur activité, ajoutant que la 4ème révolution industrielle changera, entre autres, les méthodes de production des biens et services, leur livraison à travers le monde, outre la façon d'achat du consommateur. Il a, parallèlement, noté qu'il est important d'analyser les conséquences de cette révolution, en particulier sur l'emploi et le développement des compétences. La COM2019, organisée du 20 au 26 mars sous le thème « la politique budgétaire, le commerce et le secteur privé à l'ère du numérique : Une stratégie pour l'Afrique », met l'accent sur les apports du numérique, aussi bien au développement des échanges économiques en Afrique que sur le plan du renforcement des politiques budgétaires nationales et ainsi que sur l'amélioration de la collecte des recettes fiscales.