Face à l'avenir prometteur de l'aviation en Afrique, mais aussi du tourisme, la Commission économique des Nations-Unies pour l'Afrique (CEA) incite les pays du continent à faire converger les politiques dans ces deux secteurs. Comment harmoniser les politiques des Etats africains dans les deux secteurs indissociables que sont l'aérien et le tourisme ? Cette question a été au cœur de la réunion de deux jours organisée les 11 et 12 mars à Addis-Abeba par la Commission économique des Nations-Unies pour l'Afrique (CEA). Cette réunion des experts avait pour objectif d'examiner et d'adopter le nouveau rapport sur les politiques en matière d'aviation et de tourisme en Afrique, commandité par la CEA. Ce document intitulé «Favoriser la croissance du tourisme africain: Les politiques en matière d'aviation et de tourisme», cherche à orienter le continent vers les pistes qui lui permettront d'exploiter les recettes du tourisme international en pleine croissance. En plus des contributions des différents experts, la CEA a profité de cette rencontre pour appeler à une «convergence de l'aviation et du tourisme». Cet appel a été lancé par la Secrétaire exécutif adjointe de la CEA, Giovanie Biha. Parts faibles La responsable onusienne a notamment souligné qu'avec une connectivité accrue justifiant la croissance à long terme de l'aviation et du tourisme, le lien entre les deux secteurs représente des opportunités durables pour tous les acteurs de la chaîne de valeur du tourisme. Déjà en 2014, selon les chiffres relayés par la CEA, 53% de plus de 1, 2 milliard de touristes ont utilisé le transport aérien pour atteindre des destinations internationales. Ce nombre représente 80% des Pays en développement sans littoral (PDSL) et des Petits états insulaires en développement (PEID). En outre, l'aviation et le tourisme ont créé ensemble plus de 58 millions d'emplois et plus de 2,4 milliards de dollars du PIB mondial. Sur le continent, la contribution du secteur du tourisme au PIB varie de 4,5%, le minimum pour le Burundi par exemple, à 56,5%, soit le maximum enregistré pour les Seychelles. Pour sa part, l'industrie de l'aviation en Afrique se distingue par de «mauvais résultats», selon les experts. Giovanie Biha, Secrétaire exécutif adjointe de la Commission économique pour l'Afrique. Le rôle central de l'aviation en guise de soutien au tourisme est bien reconnu, mais il reste beaucoup à faire sur le continent pour harmoniser les politiques d'aviation et de tourisme. Stephen Karingi, Directeur de la Division de l'intégration régionale et du commerce. Une stratégie commune et efficace pour faire face aux défis contribuera à la croissance symbiotique du tourisme et du transport aérien pour une meilleure croissance de l'économie globale et créera des opportunités d'emplois et d'entrepreneuriat comme l'Afrique continue de jouir d'une croissance soutenue du tourisme. Les grandes lignes du rapport de la CEA Le rapport sur l'aviation et le tourisme, commandité par la CEA, identifie un certain nombre de facteurs, y compris les contextes réglementaires défavorables, les politiques qui limitent la connectivité aérienne, les régimes de visas restrictifs, ainsi que les réglementations non coordonnées de protection des consommateurs. Les taxes restrictives qui entravent la croissance des deux industries y sont également étudiées. Pour le Directeur de la Division de l'intégration régionale et du commerce, Stephen Karingi «une stratégie commune et efficace pour faire face aux défis contribuera à la croissance symbiotique du tourisme et du transport aérien pour une meilleure croissance de l'économie globale et créera des opportunités d'emplois et d'entrepreneuriat comme l'Afrique continue de jouir d'une croissance soutenue du tourisme».