ALM : Le Conseil international des aéroports ( ACI) dans sa configuration africaine tient actuellement au Maroc son 53ème conseil d'administration. Quelles sont les opportunités offertes par le continent en termes d'aviation ? Zouhair Mohamed El Oufir : Nous observons aujourd'hui un engouement sans précédent pour le continent africain. Cette sollicitation est confortée par la croissance économique de notre continent et le développement du transport aérien. Le transport aérien en Afrique est, en effet, un levier de croissance. Il est générateur de plusieurs millions d'emplois de qualité et contribue largement à la création de richesse. Le secteur pourrait éventuellement jouer un rôle encore plus grand au profit de la croissance si tous les acteur du secteur, publics soient-ils ou privés, conjuguent leurs efforts. Dans ce souci, nous devons tous collaborer pour que l'aviation dans le continent africain progresse de façon sûre et durable. L'ONDA vient de ratifier mardi de nombreux partenariats africains, notamment avec le Sénégal et le Togo. En quoi s'engage l'Office ? Nous sommes inscrits dans une logique de partage et d'échange d'expertises avec tous nos partenaires africains. Nous nous réjouissons du chemin parcouru par le Maroc et en l'occurrence l'ONDA en vue d'acquérir une expertise dans le domaine aéronautique et qui a permis de forger au fil du temps des compétences de haut niveau à l'échelle nationale et régionale. De par ces partenariats, nous ouvrons nos instruments et nos moyens aux pays frères afin de développer une réflexion générale pour collaborer en vue d'une aviation sécurisée et rentable pour nos économies respectives. Sur quoi portent lesdites conventions ? Il est utile de souligner que ces conventions s'inscrivent dans la continuité du rôle que joue l'ONDA dans l'ACI au niveau africain ou mondial. La première convention vise donc à maintenir le siège de l'ACI Afrique pour dix années supplémentaires au Maroc précisément au niveau de Casablanca. Nous avons signé également deux conventions de partenariat avec le Togo et le Sénégal axées sur la formation dans le domaine aéroportuaire. Au-delà de l'expertise technique et les échanges d'information, nous avons un outil très important qui est l'Académie Mohammed VI de l'aviation civile qui forme les jeunes aux métiers aéronautiques, entre autres, le contrôle aérien et l'ingénierie de l'aviation civile. La chaîne de voyage est confrontée à des aléas qui menacent sa pérennité. Que fait l'ONDA pour consolider son positionnement face aux conjonctures ? Malgré les crises, la croissance aérienne du Maroc n'a pas failli. Au contraire notre rythme a atteint son plus haut niveau. En 10 ans, nous avons doublé le trafic aérien passant de 12 millions de passagers par an en 2003 à 24 millions actuellement. Ceci résulte des investissements engagés et qui dépassent les centaines de millions de dirhams ayant servi en grande partie à l'extension ou à la construction de terminaux dans plusieurs aéroports du Maroc . Ces efforts seront maintenus en vue d'atteindre une capacité annuelle de 50 millions de passagers, soit le double de ce que nous observons aujourd'hui. En tant qu'aéroport, nous sommes à la fois une porte d'entrée et de sortie. Ainsi, nous devons accueillir les visiteurs avec convivialité dans un espace agréable et confortable, tout en mettant en place d'une manière très solide tous les processus et les technologies nécessaires. Le but étant d'assurer le traitement des avions, des passagers et des bagages dans les meilleures conditions de sécurité et de sûreté. Dans une logique de connectivité, nous nous profitons de la participation des experts de l'aviation, qui viennent de tous bords, pour développer ensemble des systèmes sécurisés qui garantissent l'accueil le plus convivial à nos voyageurs.