Pour le secrétaire exécutif de la CEA, Carlos Lopès, l'Afrique offre de réelles perspectives pour les capital-investisseurs. Le besoin en financement du continent apporte une nouvelle dynamique au marché des capitaux. La Commission économique pour l'Afrique (CEA) a organisé du 12 au 16 octobre dernier à Marrakech un forum économique pour la mobilisation des ressources financières en Afrique. À cette occasion, les décideurs politiques, institutions financières et investisseurs ont discuté des nouveaux mécanismes permettant au continent de combler son déficit de financement pour accompagner son développement. Le marché des capitaux a été une des pistes offrant le plus d'opportunité tant pour les investisseurs que pour les pays africains. Le secrétaire général de la CEA, Carlos Lopez, ne tarit pas d'éloges sur le potentiel qu'offre le continent pour les investisseurs au moment où cette nouvelle dynamique de mobilisation des financements prend son envol. «L'Afrique a tiré les enseignements de la débâcle financière de 2008 et compris l'importance de prendre appui sur une base solide», souligne Lopez pour qui il faut pour cela «un changement de paradigme dans l'esprit des gestionnaires de fonds, en particulier s'agissant de la façon dont est perçue l'Afrique sur les marchés de capitaux». Selon le secrétaire de la CEA, l'expérience du capital-investissement en Afrique a démontré que les bénéfices ne se limitent pas aux commanditaires, aux commandités et aux sociétés d'investissement. «L'Afrique en profite aussi par l'intermédiaire des marchés locaux et régionaux», admet également l'économiste avant d'ajouter qu'il se peut que l'Afrique ait, en fin de compte, trouvé le moyen d'aiguiser l'appétit des investisseurs privés. L'autre raison d'après Carlos Lopez, est que le capital-investissement représente, en effet, une autre source de capitaux qui peut s'appliquer aux infrastructures, aux services de santé, à l'agriculture et aux secteurs mal desservis, mais à haut rendement. «La capacité de renforcer, de mobiliser et de préserver les capitaux en Afrique correspond à la recherche de mécanismes de financement innovants sur ce continent», poursuit l'expert avant d'ajouter que «l'activité économique prospère grâce à la multiplicité des sources de capitaux». Ainsi, à mesure que la réputation de l'Afrique grandit sur les marchés des capitaux au niveau mondial, chaque initiative particulièrement réussie fait du continent une destination de choix pour les flux mondiaux de capitaux. Réglementation Il faut dire que bien que les données et la structure des investissements qui profitent jusque-là au continent seront portées par le besoin de combler le retard de celui-ci en matière d'infrastructures, il existe en Afrique plusieurs perspectives d'investissement. Les secteurs potentiellement porteurs sont le transport routier et ferroviaire, l'énergie, l'eau, l'exploitation des ressources minières, l'agro-alimentaire et le développement industriel. «C'est ce qui fait que la possibilité offerte aux investisseurs de diversifier leur portefeuille n'est pas négligeable», fait remarquer le secrétaire exécutif de la CEA. Toutefois, reconnaît Carlos Lopez, elle demeure un défi compte tenu de l'absence marquée de liquidités et de l'accès limité aux marchés de capitaux. De ce fait, les organismes de réglementation africains doivent instaurer un véritable dialogue avec les fonds d'investissement pour bien comprendre les règles à respecter sur les plans juridique et réglementaire afin de promouvoir un écosystème dynamique en Afrique. Le vrai critère, selon Lopez, c'est la confiance que les capitaux accorderont à l'Afrique, en résistant à «la tentation d'une expérience sans lendemain».