Le regretté Mohamed Abed El Jabri, décédé lundi à l'âge de 75 ans, a été un intellectuel hors pair et un homme accompli, ont souligné à la MAP, mardi à Casablanca, plusieurs responsables et personnalités politiques en marge de l'inhumation du défunt. Ainsi, M. Khalid Naciri, ministre de la Communication, porte parole du gouvernement, a affirmé que le Monde arabe compati avec le Maroc et partage sa tristesse après la disparition de cet homme dont la réflexion intellectuelle a dépassé les frontières de son pays natal. La pensée arabe restera marquée par cet homme qui a contribué au rayonnement de la pensée et par cet intellectuel qui a donné la preuve que le Maroc est capable de produire des penseurs de cette dimension et de participer à l'enrichissement de la pensée arabe, a-t-il dit. Pour sa part, M. Mohamed Ben Said Ait Idder, membre fondateur du PSU, a fait remarquer qu'El Jabri "était l'homme des missions importantes", rappelant à ce propos le rôle joué dans le domaine de la presse particulièrement au sein du journal "Al Moharrir". M. Ait Idder, qui a rappelé la profondeur des relations qu'il avait avec le défunt, a en outre souligné la production de cet intellectuel inégalable dans le domaine culturel et de la pensée et en particulier en abordant la critique de la pensée arabe. El Jabri est l'un des intellectuels qui est resté rattaché à la vie politique et un philosophe qui a investi le cercle de la pensée pour libérer la raison arabe, a-t-il poursuivi. De son côté, Mme Rachida Ben Massoud, enseignante universitaire et membre du bureau politique de l'USFP, a qualifié El Jabri de référence incontournable de la scène intellectuelle marocaine, arabe et internationale. El Jabri est un penseur aux dimensions multiples qui a laissé derrière lui une production intellectuelle qui inspire la fierté, a-t-elle souligné ajoutant que le regretté a également été un nationaliste convaincu et un fondateur de l'université marocaine et de l'USFP. M. Mohamed Achaâri, ancien ministre de la culture, a fait remarquer, quant à lui, que le Maroc a perdu, un homme qui a marqué la vie politique et le mouvement intellectuel, ajoutant que le regretté a été l'un des plus importants intellectuels qui ont participé à la modernisation de l'action politique dans le pays et à l'élaboration d'une ligne politique claire rattachée à la lutte pour la démocratie. Le défunt a eu un rôle déterminant dans les développements qu'a connu l'USFP dans diverses étapes et a participé sur la réflexion autour de l'école marocaine et des questions de l'éducation, a-t-il noté. Pour le professeur universitaire Mohamed Ouakidi, le décès d'El Jabri constitue une grande perte pour la culture et la pensée arabe au Maroc et dans le Monde Arabe. Le défunt, qui a laissé derrière lui un grand héritage intellectuel, s'est investi des années durant dans l'enseignement et la direction des travaux doctorants, a-t-il ajouté, affirmant que ce legs, actuellement entre les mains de ses collègues et de ses étudiants, mérite d'être étudié davantage.