Plusieurs journaux libanais ont rendu hommage, mardi, à l'éminent penseur marocain Mohamed Abed Al-Jabri, décédé lundi à Casablanca à l'âge de 75 ans, relevant son appréciable contribution à la formation de la pensée arabe, le défunt étant devenu une " autorité " en la matière. Le responsable de la page culturelle du quotidien " Assafir ", Abbes Bidoun a salué en feu Mohamed Abed Al-Jabri l'un des pionniers de la pensée arabe qui lègue à ses adeptes comme à ses adversaires qui se comptent par milliers dans tous les pays arabes, un héritage intellectuel unique dans l'histoire de la pensée arabe contemporaine. Le grand mérite du défunt penseur est d'avoir construit un projet intellectuel arabe homogène et intégré dans lequel il a apporté, avec courage et lucidité, des réponses à un ensemble de questions hallucinantes telles que l'essence de l'identité arabe. En critiquant la pensée arabe contemporaine, Feu Al-Jabri ne faisait que jeter les fondements de cette même pensée dont les contours l'avaient de tout temps habité, souligne le critique libanais, ajoutant que le projet du défunt penseur peut se résumer en une quête inlassable de conciliation entre les arabes et l'Occident, le patrimoine et le présent, le réel et l'histoire. Le journal " Assafir " a publié d'autre part des témoignages de personnalités arabes ayant connu ou côtoyé feu Al-Jabri. Le penseur syrien Tayeb Tizini s'est dit attristé par la disparition du penseur marocain. " Le défunt fut un penseur qui a façonné la pensée arabe et avec sa disparition, une importante page de l'histoire de cette même pensée est tournée ", a dit le penseur syrien.