« Sur la base de l'analyse de l'évolution récente de la conjoncture et des projections à moyen terme concernant l'inflation, la croissance ,les comptes extérieurs, les conditions monétaires et les finances publiques, le Conseil de Bank Al Maghrib a jugé que le niveau actuel de 2,25 % du taux directeur reste approprié et a décidé de le maintenir inchangé ». Cet énoncé émane du Wali de Bank Al Maghrib qui avait, mardi dernier, à rendre compte à la presse des tenants aboutissants d'une telle décision. Une décision, qui selon M. Abdellatif Jouahri, est tout aussi dictée par les projections macroéconomiques de la Banque centrale et la situation pâtissant de tensions commerciales et de grandes incertitudes politiques et géopolitiques qui prévaut au niveau international. En détails, le wali de Bank Al Maghrib précise que, durant les quatre premiers mois de l'année en cours, l'inflation a évolué à des niveaux faibles et, sur l'ensemble de l'année, son taux serait ramené à 0,6 % contre 1,9% en 2018. Et ce, au moment ou sur les marchés des matières premières, le cours du Brent, inscrit en hausse sur les cinq premiers de mois de l'année, s'et établi, en mai, à une moyenne de 70,5 dollars le baril. Lequel cours devrait ressortir sur l'ensemble de l'année 2019 à 67,8 dollars, soit un recul de 4,6% par rapport à 2018. Ceci étant et tenant compte d'une production céréalière estimée par le Département de l'agriculture à 61 millions de quintaux, Bank Al-Maghrib s'attend à ce que la valeur ajoutée agricole reculerait de 3,8% en 2019 avant d'augmenter de 6% en 2020, sous l'hypothèse d'une récolte moyenne, faisant observer que, dans ces conditions, la croissance globale ressortirait à 2,8% en 2019 et marquerait une accélération à 4% en 2020. Et c'est d'ailleurs ce qui fait qu'au niveau du marché du travail, l'économie nationale n'a créé, entre le premier trimestre de 2018 et le même trimestre de 2019, que 15 mille postes contre 116 mille une année auparavant. A en juger par les chiffres de la Banque centrale développés en ce sens, l'agriculture aurait enregistré une perte de 152 mille emplois, alors que les secteurs non agricoles auraient créé 167 mille postes, dont près de 40% dans le commerce de détail. Et ce parallèlement au fait que suite, à un allégement du déficit du compte courant, les réserves internationales nettes s'établiraient à 239 milliards de dirhams à fin 2019 et à 234,5 milliards au terme de 2020, continuant ainsi à assurer la couverture d'un peu plus de 5 mois d'importations de biens et services. Dans ces conditions et tenant compte de l'impact de l'accord conclu le 25 avril dans le cadre du dialogue social, le déficit budgétaire hors privatisations connaîtrait, selon les prévisions de Bank Al-Maghrib, une accentuation de 3,7% du PIB en 2018 à 4,1% en 2019, avant de s'atténuer à 3,8% en 2020. En attendant, le ratio de la dette publique globale ramené au PIB passerait de 81,4 % en 2018 à 81,8 % en 2019 et le taux d'endettement du Trésor devrait poursuivre sa tendance haussière pour s'élever à 66 %du PIB en 2019. N. BATIJE