Qui est donc Saïd Chaou, ce "trafiquant de drogue notoire" qui entreprendrait, depuis la Hollande, son pays de résidence, des actions et manœuvres allant à l'encontre des intérêts du royaume ? D'après un portrait que lui a dressé notre confrère Le360.ma sur la base d'investigations auprès de nombreuses personnes de son entourage, Saïd Chaou aurait bâti sa réputation à Al Hoceima grâce à de l'argent sale, étant "connu par son appât du gain facile et... de la célébrité". Saïd Chaou est âgé de 52 ans et il s'est installé aux Pays-Bas en 1980. En 2007, il se présente aux élections législatives sous les couleurs d'Al Ahd et s'adjuge un siège de député. "On ne réalise toujours pas comment il a pu devenir parlementaire. C'est un caméléon. Un homme sans convictions", confie à Le360 l'une de ses connaissances. Saïd Chaou est à l'abri du besoin. Il a bâti une grande fortune dont l'origine est douteuse. «A Al Hoceima, on estime ses avoirs à plusieurs millions de dirhams, amassés grâce au trafic de drogue. Il possède des biens immobiliers aussi bien dans la ville rifaine qu'aux Pays-Bas. Il est également propriétaire d'une superbe villa à Rabat», révèlent les sources du journal électronique. Chaou fait, juridiquement et médiatiquement parler de lui en 2010 lorsque éclata une affaire de tentative de trafic international de drogue dans laquelle le nom de Saïd Chaou est cité comme l'un des protagonistes de l'opération avortée. Les chefs d'inculpation qui pèsent sur les prévenus sont graves: meurtre avec préméditation, corruption, trafic de drogue, etc. Les accusés ont été condamnés à de lourdes peines qu'ils purgent toujours dans la prison d'Oukacha à Casablanca. «C'est ce procès et cette condamnation qui ont sonné le glas de Saïd Chaou qui se croyait à l'abri de la reddition de comptes. La peur au ventre, il ne pensait qu'à fuir le pays», rapporte Le360 selon une source proche du dossier. Il parvient, en effet, à quitter le Maroc en 2010. Des mandats d'arrêt et d'extradition internationaux sont lancés, dès cette année, par les autorités judiciaires marocaines. Saïd Chaou s'est également rendu coupable de trafic de drogue aux Pays-Bas. C'était en 2015. Il est arrêté par la Brigade néerlandaise des stupéfiants, en possession de 140.000 euros et d'une compteuse de billets. Selon les enquêteurs néerlandais, l'intéressé possède un compte en banque garni de plusieurs dizaines de millions d'euros dans le pays. Il possède aussi à Roosendaal un coffee shop qui avait été fermé suite à une affaire... de trafic de drogue. Le360 croit savoir que Chaou "veut se forger une image de militant politique, dans l'espoir à la fois de jeter le trouble sur les chefs d'inculpation retenus contre lui au Maroc et se venger de l'absence de considération à son égard". Visiblement, sa manœuvre de diversion a réussi auprès des autorités néerlandaises.