Mme Achour s'est interrogé pourquoi, en dépit des mécanismes qui favorisent la représentation politique des femmes, les résultats des élections n'ont même pas atteint le tiers malgré une Constitution avancée qui prône la parité : Ce sujet, de grande importance, nous préoccupe et nous interpelle tous et toutes en tant que militant(e)s, politicien(ne)s et acteurs et actrices de la société civile. Je remercie notre partenaire, la Fondation Friedrich Ebert Stiftung qui accompagne plusieurs formations enrichissantes ainsi que d'autres projets ambitieux dans la Région Moyen Orient- Afrique du Nord dans le domaine de la démocratie et de la justice sociale avec les femmes et les jeunes. L'étude initiée par Jossour-FFM et intitulée «Evaluation des mécanismes de promotion de la représentation politique des femmes au Maroc», s'inscrit à la lueur d'une Constitution avancée par son article 19, qui consacre les principes Droits humains et qui reconnaît la suprématie des conventions internationales ratifiées par le Maroc sur les législations nationales. Pour ce qui est de la participation politique des femmes, l'introduction de certains mécanismes de discrimination positive, tels que la liste nationale, des femmes et des jeunes, le quota pour garantir la représentativité des femmes dans la sphère politique ont été certes nécessaires mais, en dépit des efforts déployés depuis plusieurs années, le plaidoyer pour le positionnement des femmes dans les postes de décision que ce soit au niveau des partis politiques, au niveau du parlement ou même au niveau des postes de responsabilités, restent d'actualité. La représentation des femmes aux mandats électifs et aux postes de décision demeure faible par rapport aux attentes escomptées. Le tiers n'a pas encore été atteint. Côté législatives, le Parlement compte 81 députées sur un total de 395 sièges, soit 21% de femmes dont 60 députées élues au titre de la liste nationale réservée aux femmes, 11 élues au titre de la liste nationale réservée aux jeunes et 10 élues dans des circonscriptions locales. D'autant plus que la loi organique N°20.16, relative à la Chambre des représentants, n'a stipulé aucune hausse de la représentativité des femmes pour atteindre le taux des sièges réservés aux femmes, dans le cadre de la liste nationale, qui est de 120 sièges, c'est-à-dire le tiers au moins, ou bien la non instauration du principe de l'alternance, entre les deux sexes. JossourFFM a suggéré, en tant qu'acteur de la société civile et surtout en tant que force de proposition, de marquer une pause et de faire un diagnostic profond des résultats des élections communales, régionales et législatives, à travers cette étude, puisque d'autres mécanismes et d'autres critères devraient assurer et élargir la représentation des femmes. Et ce, avec la complicité et des organisations de la société civile dans l'élaboration et la discussion des projets de lois électorales relatives aux élections législatives de 2016. C'est un plaidoyer qui nous concerne, nous préoccupe et pour lequel nous agissons et réagissons au niveau national et international. Les résultats restent en dessous des attentes de la société civile et de la Constitution. En tant qu'acteur de la société civile et force de proposition, après une réflexion profonde, faire des propositions, nécessite d'adopter d'autres critères et trouver de nouvelles donnes pour permettre la parité.