Il a fallu attendre quatre vingt cinq minutes pour voir enfin le ballon au fond des filets de l'OCK une équipe qui ne mérite guère le classement actuel au championnat de la Botola I professionnelle. L'auteur du but fut l'œuvre de Bakr Hilali, un remplaçant de luxe de Abdelhak Benchikha, à la suite d'une action menée par l'Ivoirien Hervé. Une victoire difficile mais courageuse sur un terrain trop glissant où il était impossible de pratiquer un bon football. Le handicap touchait les deux formations mais l'IRT, qui recevait, souffrait plus puis que toutes les opérations se déroulaient dans la ligne médiane. Une atmosphère défavorable aux locaux sur tous les plans : une forte pluie battante, un stade vide avec l'amende du huis clos, un Sipovic blessé au cours du match. Pourtant, les Tangérois ont raté plusieurs occasions d'apparence facile. La première se situa à la 15ème minute, quand Hamoudane rata le but alors qu'il se trouvait devant la cage vide désertée par le goal Filali. La seconde, à la 25ème minute, quand Oussama Gkarib effectua un joli tir qui frôlait la transversale. L'éventuel score de 2-0 aurait donné la tranquillité aux coéquipiers de Mouaoui. Très méfiants de l'état défectueux du gazon glissant, les joueurs de chaque camp évitaient le pire en dégageant le plus loin possible le ballon. La vingtaine de personnes présentes à la tribune (des journalistes et des dirigeants) avait l'impression que l'IRT et l'OCK jouaient pour le nul puisqu'on devait lutter contre une pluie torrentielle, contre l'aire du jeu glissante, contre le ballon trop mouillé, contre l'adversaire et surtout contre la fatigue. A vrai dire, le physique l'emportait sur le technique. En deuxième mi-temps, le même scénario se répétait. Les grandes pluies, un don du ciel qu'accueillait avec joie la population, ne cessaient de tomber. La pelouse devenait trop lourde pour la circulation du ballon. Sipovic et Mouaoui furent la victime du mauvais temps en s'ajoutant aux nombreux blessés de l'effectif. Si Mouaoui résistait mais avec difficulté pour terminer le match, Sipovic devait quitter le terrain sous le regard attentif du médecin de l'équipe. L'entraîneur Abdelhak Benchikha, qui redoutait le partage des points, dut envoyer aux vestiaires Thion pour mettre à sa place un demi-offensif Bakr Hilali. Un courage qui équivalait à remplacer un défenseur par un attaquant et la solution ne devait pas tarder. A cinq minutes de la fin, une passe magistrale de Hervé, qui recevait un excellent service de Houassi, permettait à Bakr Hilali de marquer un joli but malgré le plongeon de Filali. Délire sur le banc de touche et le but libérateur était reçu dans la froideur dans les tribunes pour manque de public. Les quatre minutes des prolongations, après la fin du temps réglementaire, étaient très longues et la souffrance régnait dans tout le camp IRT. Toujours la même erreur : les Tangérois se repliaient en défense après le but, ce qui donnait l'initiative aux « Phosphatiers » qui croyaient fermement à l'égalisation. A la 92ème minute, il a fallu de peu pour voir Bouizi égaliser mais son tir passa juste à côté du portier Amsif. Victoire méritée de l'IRT bien que difficile mais il existe une vraie crise dans l'évolution des joueurs qui semblent fatigués et influencés par la pression des dirigeants et surtout des supporters. L'élimination de coupe par le MAS n'a pas encore été oubliée et le tout Tanger avait l'espoir d'aller à Laâyoune pour disputer la finale. Un rêve qui avait découragé tout l'effectif et le staff technique. Comme il a été relaté dans les derniers articles, l'IRT nécessite vraiment un psychologue pour remonter le moral. Ce qu'ils en pensent : Abdelhak Benchikha, entraîneur IRT : « Grace à Dieu, nous avons obtenu la victoire. Il était question de gérer une crise de résultats. Quoi que nous ayons des rencontres difficiles, nous pensons les résoudre facilement par le travail. Il est bien dommage de déplorer de nombreux blessés mais ce sont les conséquences du football. Je pense que les blessures n'ont rien avoir avec le travail du préparateur physique qui est compétent et qui travaille sous mon contrôle. Nos joueurs ont été blessés par les contacts avec l'adversaire, ce qui explique qu'il existe un bon engagement ». Ait Djoudi, entraîneur de l'OCK : « En dépit de la défaite, je suis satisfait de l'évolution de mes joueurs qui ont donné le meilleur d'eux-mêmes. En très peu de temps, l'équipe a fait des progrès. En deux matchs contre le Raja et contre l'IRT, la formation n'a pas démérité et méritait mieux. Le mauvais temps et surtout la pelouse glissante nous ont défavorisés. Je pense que l'OCK pourrait obtenir dans l'avenir de meilleurs résultats ».