Deux nouveautés pour la rencontre IRT-MCO : l'installation pour la première fois des caméras pour prévenir les actes de vandalisme et la présidence en personne du président Abdelhamid Aberchane du comité d'organisation pour satisfaire le public et surtout la presse. Aucun incident en dépit de la présence du mal aimé des supporters l'arbitre Bouchaib Lahrech, auteur du rapport de la dernière suspension du stade pour trois rencontres et le recours aux caméras était positif sur tous les plans. Mais l'organisation comme toujours était un véritable fiasco et le calvaire des derniers matchs était encore une fois à l'ordre du jour : un seul guichet pour la vente des 40.000 billets et interdiction pour l'entrée au parking des voitures des journalistes. A vrai dire, il parait que la première division dépasse la capacité des dirigeants qui sont habitués aux rencontres de la deuxième catégorie de la Botola du Marshane qui a, à peine, une capacité de 10.000 spectateurs. Maintenant, l'IRT joue devant 45.000 personnes et il faudrait une autre mentalité, une autre conception et une autre compétence. Le comité actuel est incapable d'organiser une importante rencontre et de gérer les affaires d'un grand complexe. Confier l'organisation des matchs du championnat à une société spécialisée serait la meilleure solution et tout le comité serait à l'aise à la tribune officielle. On redoutait la fuite du public pour la mauvaise programmation de l'IRT-MCO à 15 heures en plus un vendredi, jour de la prière. Mais il y avait plus de peur que de mal : si les supporters n'ont pas renoncé à la prière, ils ont oublié de déjeuner pour être présents avant l'heure au Grand Stade de Tanger. Il y avait environ 38.000 spectateurs avec la fidèle présence des ultras d'Hercules qui animaient, encourageaient et applaudissaient les joueurs. Leur pancarte du jour était un message au comité. Ils « condamnaient » la libération de Serroukh, Naciri et Faouzi, des joueurs sous contrat. L'école algérienne était présente sur le banc de touche : Abdelhak Benchikha à l'IRT et Aït Joudi au MCO, deux anciens coachs de la sélection nationale d'Algérie. Des Algériens et des Tunisiens au championnat marocain, voici la vraie coopération du grand Maghreb. Arbitrage correct Bouchaib Lahrech qui a fait oublier son mauvais arbitrage de IRT-MAT, fair-play des ultras tangérois et oujdis, attitude des médecins et soigneurs qui portaient secours aux locaux et visiteurs, bonne conduite des joueurs sur le terrain. Match d'un bon niveau technique. Le jeu était ouvert dans les deux camps. Le seul objectif qui était visé était la victoire. Des attaques à l'IRT qui dominait et des contre attaques au MCO dont les joueurs n'étaient jamais cantonnés en défense. Un spectacle agréable. La première occasion de but se situait à la 11ème minute et correspondait au MCO. Le 0-1 de Dahbi aurait été sur le tableau électronique si l'arrière Boukhris n'avait pas dévié le tir qui prenait la direction de la cage de Marouane qui semblait battu. La réplique venait trois minutes après à la suite d'un but raté par Hamoudane. Les coéquipiers oujdis avec Dardouri et le capitaine Menouar étaient les maitres du terrain, mais une belle action individuelle de Mouaoui permettait à Badr Kachani qui suivait bien l'action d'ouvrir le score sous la passivité de la défense à la 39ème mn. Délire dans les tribunes. On s'embrassait sur le banc de touche et dans la tribune officielle. La joie allait même dans les maisons et les cafés où la transmission télévisée était en direct. On sentait que l'IRT représentait beaucoup de choses dans la ville. C'est le symbole et l'emblème de Tanger Al Kobra ou Tanger Métropole. En deuxième mi-temps, les poulains de Abdelhak Benchikha jouaient sans pression encouragés et motivés par le but marqué. A la 46ème mn, l'arrière gauche Oussama Gharib imitant Marcelo du Real Madrid effectuait un joli centre sur Ahmed Hamoudane qui au prix d'un spectaculaire plongeon marquait le second but. Le Grand Stade était en ébullition : les pétards, les feux d'artifice, les drapeaux....On avait l'impression qu'il y avait une grande fête. Le retour à Tanger de Guy Hervé l'Ivoirien qui venait de signer son nouveau contrat pour trois ans était triomphal. Cinq minutes après avoir remplacé Alexis blessé, il obtenait un superbe but après une action de Badr Hilali. Le but fut salué somptueusement par les milliers de supporters. Hervé, très ému, allait sur la piste saluer le public en indiquant qu'il restera toujours à Tanger. Victoire logique et méritée d'un bon IRT qui a livré sa meilleure rencontre de la saison pour donner à 40.000 spectateurs le cadeau du nouvel an 2016. A la fin de la rencontre, les journalistes tangérois ont « boycotté » le point de presse traditionnel des entraineurs pour protester contre l'interdiction des voitures de la presse d'entrer dans le parking du Grand Stade. A cet effet, une réunion a eu leu pour décider à l'unanimité de ne pas couvrir la prochaine conférence de presse du président Abdelhamid Aberchane du 8 janvier au Movenbick. Ainsi, le torchon brule entre la presse et le comité et la couverture du premier match retour IRT-Al-Hoceima du deuxième tour du championnat semble en danger et un éventuel choc sans journalistes pourrait avoir lieu pour la première fois dans l'Histoire du football marocain.